Analyse lettre philosphique voltaire
Esprit universel ayant marqué le siècle des "Lumières", défenseur acharné de la liberté individuelle et de la tolérance, Voltaire a beaucoup de succès auprès de la bourgeoisie libérale. Il laisse une oeuvre considérable. A cause de la censure, la plupart de ses écrits étaient interdits. Ils étaient publiés de manière anonyme, imprimés à l'étranger et introduits clandestinement en France.
C’est le cas des lettres philosophique(ou lettres anglaises puisque publiées en Angleterre) ; Elles se composent de vingt-cinq lettres qui abordent des sujets assez variés : la religion, les sciences, les arts, la politique ou la philosophie. Il est évident que cet ouvrage est destiné à un peuple plus ou moins cultivé, capable de lire mais nécessitant une certaine éducation poussée, par la façon dont il est écrit. On a ici une suite de lettres, et qui dit lettres, dit forcément destinataires. Voici la 10ème lettre, des lettres philosophiques.
Texte : Depuis le malheur de Carthage, aucun peuple ne fut puissant à la fois par le commerce et par les armes jusqu’au temps où Venise donna cet exemple. Les Portugais, pour avoir passé le cap de Bonne-Espérance, ont quelque temps été des seigneurs sur les côtes de l’Inde, et jamais redoutables en Europe. Les Provinces-Unies n’ont été guerrières que malgré elles; et ce n’est pas comme unies entre elles, mais comme unies avec l’Angleterre, qu’elles ont prêté la main pour tenir la balance de l’Europe au commencement du xviiie siècle.
Carthage, Venise et Amsterdam; ont été puissantes; mais elles ont fait comme ceux qui, parmi nous, ayant amassé de l’argent par le négoce, achètent des terres seigneuriales. Ni Carthage ni Venise, ni la Hollande, ni aucun peuple, n’a commencé par être guerrier, et même conquérant, pour finir par être marchand. Les Anglais sont les seuls; ils se sont battus longtemps avant de savoir compter. Ils ne savaient pas, quand ils gagnaient les batailles d’Azincourt, de Crécy,