ambroise par montaigne cours
1. Ambroise Paré a occupé la fonction de chirurgien du roi sous les règnes d’Henri II, de Charles IX et d’Henri III. Son œuvre est donc un miroir du discours scientifique du XVIe siècle. Dans le chapitre III, l’auteur cherche à démontrer une thèse en adoptant une démarche rigoureuse : après avoir énuméré différents cas de monstres aux lignes 5 à 9 (« ceux qui ont », « un autre », « un autre »), Ambroise Paré énonce une idée générale : « Il est certain que... » (l. 10). Cependant, l’auteur ne s’appuie pas véritablement sur l’expérience pour dégager une vérité. Il ne procède donc pas selon un protocole scientifique tel qu’on l’entend aujourd’hui (depuis la naissance de la « science expérimentale » au XIXe siècle).
2. Paré et Montaigne font tous deux référence à Dieu pour expliquer le phénomène des monstres. Néanmoins, leur vision du jugement divin diffère. Paré explique l’origine des monstres en la rattachant à la colère de Dieu : la naissance du monstre est un signe de malédiction qui ne doit rien au hasard comme le suggère les lignes 10 à 15. Le monstre est une erreur de la nature dont la cause est identifiable (« les femmes souillées de sang menstruel engendreront des monstres »). Le « Dieu » de Montaigne apparaît, a contrario, bienveillant et plein de bonté : la monstruosité n’est pas un signe prophétique mais la preuve que l’humanité est plurielle.
3. Dans son texte, Ambroise Paré recourt à des arguments que l’on peut juger fallacieux. Dans le deuxième paragraphe, il utilise un argument d’autorité pour prouver l’existence des monstres : en effet, il s’appuie sur le texte biblique (« comme il est écrit dans le livre d’Esdras le prophète », l. 14-15) pour justifier sa thèse. Dans le troisième paragraphe, il établit un rapport de cause à effet entre deux événements : une guerre et la naissance d’un monstre. Le lecteur peut trouver suspecte la stratégie argumentative de Paré qui escamote toute démonstration rationnelle.
4. Dans le premier