Michel de Montaigne vs Ambroise Paré Analyse
La « norme » humaine
Origine des monstres
Ambroise Paré a occupé la fonction de chirurgien du roi sous les règnes d’Henri II, de
Charles IX et d’Henri III. Son oeuvre est donc un miroir du discours scientifique du XVIe siècle.
Dans le chapitre III, l’auteur cherche à démontrer une thèse en adoptant une démarche rigoureuse : après avoir énuméré différents cas de monstres aux lignes 5 à 9
« ceux qui ont », « un autre », « un autre », censés donner du poids à sa démonstration Ambroise Paré énonce une idée générale : « Il est certain que… » (l. 10). Le présent et l’adjectif « certain » annonce une théorie sûre qui doit reposer sur une démarche scientifique, le monstre est une erreur de la nature dont la cause est identifiable or, l’auteur ne s’appuie pas véritablement sur l’expérience pour dégager une vérité, la suite de la phrase affirment que les enfants monstrueux sont le fruit de la colère de Dieu qui veut punir pères et mères pour des actes qu’ils ont commis tels copuler « comme bêtes brutes » (l13) ou s’accoupler « sans respecter le temps ou autres lois ordonnées de Dieu et de Nature » (l.13-14) comme le cas des «femmes souillées de sang menstruel [qui engendreront forcément] des monstres » (l.16-17). Il ne procède donc pas selon un protocole scientifique tel qu’on l’entend aujourd’hui (depuis la naissance de la « science expérimentale » au XIXe siècle).
Montaigne fait lui aussi référence à Dieu pour expliquer le phénomène des monstres. Néanmoins, la vision du jugement divin diffère. Si pour Paré, la naissance du monstre est un signe de malédiction qui ne doit rien au hasard comme le suggèrent