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D'abord, elle met en place une réorganisation totale de l'appareil étatique québécois, dans tous les secteurs d'activité et dans toutes les régions. Cette réorganisation est caractérisée par la création de nouveaux programmes dans le domaine de la santé et des services sociaux, l'établissement d'un système scolaire plus centralisé, la création d'instruments d'intervention en matière économique, l'établissement d'une politique culturelle ainsi que la mise en place d'une politique étrangère québécoise dans les domaines de compétence qui lui sont reconnues par la constitution canadienne.
Ensuite, la Révolution tranquille marque une réconciliation entre le discours du Parti libéral du Québec (PLQ) et les mouvements nationalistes traditionnels. Le PLQ de Jean Lesage se démarque de celui d'Adélard Godbout en intégrant l'affirmation collective des francophones comme « vecteur principal des transformations de la société québécoise »[3] mises de l'avant durant cette période.
La conversion de l'État québécois aux principes de l'État-providence marque également la fin du cléricalisme dans le domaine social, qui est transformé par le remplacement du clergé de la direction des réseaux de l'éducation, de la santé et des services sociaux par une nouvelle technocratie laïque. Cette rupture s'accompagne d'une défection massive au sein du clergé catholique, qui affaiblit encore davantage la position de l'Église dans la société[3].
Enfin, l'ensemble des réformes de cette période est marqué sous le sceau d'une certaine urgence. Les réformes sont menées à un « rythme intense et concentré », mais cette effervescence caractéristique des changements de régime provoque une réaction d'aliénation chez une partie des électeurs, réaction