Adolphe
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21 octobre 2009
XVIII ème Benjamin Constant / Adolphe (1816)
"Adolphe" a une éducation de prince. Il préfère cependant tout quitter pour Ellénore, une femme de dix ans plus âgée que lui. La passion qui attire, lie, déchire et meurtrit est ici livrée dans une fascinante évocation.
Type même du roman d'analyse psychologique, présenté comme "une anecdote trouvée dans les papiers d'un inconnu", "Adolphe" est la confession d'un amour coupable qui s' effondre dans la mort et le remords.
L'amour plus fort que la société
Adolphe est un jeune homme de vingt-quatre ans, obscur, marqué par une éducation austère, par un père timide et dur. Plein de ressources et de capacités, il se renferme sur lui-même tout en se forgeant une idée singulière de la mort. De là sa vie dissipée - "Aucun but ne valait la peine d'aucun effort" -, son indifférence http://www.lalibrairiesonore.com/components/com_virtuemart/shop_image/product/resized/FA8070.jpgà tout et sa liberté d'esprit qui le met en marge de la société. "J'étais, dit-il, un homme immoral et peu sûr." Sa volonté d'être aimé, le pousse à conquérir une femme, la première qu'on lui présente, Ellénore, polonaise infortunée, maîtresse depuis dix ans du comte de P***. Après des mois d'entrevues, de lettres, d'échanges, "elle se donna enfin tout entière". Cette liaison fait scandale, et Ellénore est abandonnée par toute la société du comte et du père d' Adolphe, qui somme son fils de réfléchir et de le rejoindre. La situation difficile met les amants dans un état de conflit permanent. Enfin Ellénore se sépare du comte, laissant sa fortune, ses enfants. Les amants sont isolés. Adolphe s'oppose à sa destinée en poursuivant cette liaison.
La société reprend ses droits
Il désire rompre à son tour mais ne peut s' y résoudre : sans lui, Ellénore est condamnée à mourir de chagrin. Leur relation se tend dans les silences et les soupirs. Le père d'Ellénore meurt, laissant tous ses biens à sa