Acte deux scène deux
Matamore lui répond par une rodomontade (comment en irait-il autrement ?) : v. 225 « Il est vrai que je rêve[...] lequel je dois[...] du grand mogor » ; Corneille corrompant à dessein
« Mogol » en « mogor », afin de préparer une rime prochaine avec « mort ».
Au vers 231, remarquable par sa métrique, Matamore, répondant à une nouvelle provocation, explose de colère dans un rythme ternaire entrecoupé de soupirs (au sens musical du terme) « Ah! », l’allitération en « r » dénotant d’un bout de la tirade à l’autre une menace vengeresse et agressive. Matamore gronde avec emphase comme un être surnaturel, surnaturel autant qu’il utilise des mots d’homme. Puis les références se hissent à la mythologie :
v. 237 : « D’un seul commandement... Parques »
v. 239 : « La foudre… les Destins mes soldats »
v. 243 « Tu n’auras plus l’honneur... Mars »
Ce héros va jusqu’à s’identifier à la mort elle-même.
v. 248 « vient de chasser la mort....yeux » et v. 250 [mine] « Qui massacre....Extermine » où culmine l’allitération en « r » : le personnage se montre maître du verbe.
Clindor feint de reconnaître, v. 254 « que vous étiez terrible » la puissance dévastatrice de son maître. Mais il a commencé le même vers par « Je vous vois aussi beau » ; c’est une métamorphose qu’il fait semblant de