La création de l’UEM représente la réforme monétaire la plus importante depuis Bretton Woods et constitue une décision audacieuse, sans précédent dans l’histoire économique moderne de l’Europe, et elle a transformé le paysage économique mondial. La monnaie unique, l’Euro, est devenue un symbole de l’Europe, considérée, suivant les indicateurs de l’Eurobaromètre, par les habitants de la zone euro comme l’une des réalisations les plus positives de l’intégration européenne, au même titre que la libre circulation et la paix en Europe, bien que personnellement je considère que la paix dans la liberté constitue toujours l’objectif premier et final de l’unification européenne.
L’UEM continue à exercer une grande attractivité sur les Etats membres de l’UE. Si au cours des années 90, on croyait communément que seulement cinq à sept pays étaient capables de remplir les critères dits de Maastricht – donc de constituer une zone autour du mark allemand –grande fut la surprise lorsque, le 25 mars 1998, je proposais une liste de onze pays entrant dans la zone euro. L’Institut monétaire européen approuvait en principe le rapport de la Commission tout en émettant des réserves sur l’état des finances de certains Etats, visant tout particulièrement la Belgique et l’Italie en raison de l’état de leur endettement. N’empêche, d’onze initialement, le nombre des membres de la zone euro est passé à douze, puis à quinze au début de 2008 et à seize au début de 2009 avec l’entrée de la Slovaquie. L’UEM revêt dès lors une importance stratégique pour l’UE et de fait pour le monde dans son ensemble.
Au cœur du fonctionnement de la zone euro se situe la Banque Centrale Européenne, successeur de l’Institut monétaire Européen, et qui a commémoré le 2 juin 2008 le dixième anniversaire de son existence. En effet, il y a dix ans le 1er juin 1998 étaient créés la BCE ainsi que le système européen de banques centrales, le SEBC.
La BCE a été mandatée pour veiller avant tout à la stabilité des prix,