Lecture analytique: joachim du bellay
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée.
Et son teint au vostre pareil.
Las ! voyez comme en peu d’espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las, las, ses beautez laissé cheoir !
O vrayment marastre Nature,
Puis qu’une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
Donc, si vous me croyez mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.
Пойдем, возлюбленная, взглянем
На эту розу, утром ранним
Расцветшую в саду моем.
Она, в пурпурный шелк одета,
Как ты, сияла в час рассвета
И вот уже увяла днем.
В лохмотьях пышного наряда —
О, как ей мало места надо!
Она мертва, твоя сестра.
Пощады нет, мольба напрасна,
Когда и то, что так прекрасно,
Не доживает до утра.
Отдай же молодость веселью, —
Пока зима не гонит в келью,
Пока ты вся еще в цвету,
Лови летящее мгновенье,—
Холодной вьюги дуновенье,
Как розу, губит красоту.
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil,
A point perdu cette vêprée,
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vôtre pareil.
Las ! Voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place,
Las, las ! Ses beautés laissé choir !
Ô vraiment marâtre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse
Comme à cette fleur, la vieillesse
Fera ternir votre