Dans ce poème Ronsard comme dans bon nombre de ses œuvres a chanté le thème de l'amour. Celui-ci est dédié à Cassandre Salviati qu'il a rencontré lors d'une fête. Il est constitué de trois sizains en octosyllabes. Les deux premiers forment un dyptique où une rose est peinte au début puis à la fin de sa vie.
 

Le poème met en scène deux personnages: le poète qui s'exprime à la 1ère personne du singulier, il est le principal énonciateur, le narrateur interne de la scène. Il emploie différentes personnes comme la 1ère du pluriel ({ allons)} (v.l) ou encore l'apostrophe ({ Mignonne)} (v.1, 8, 11) et la 2ème personne du pluriel « vôtre » (v.6) , « vous » (v.13) ... Mignonne qui est le second personnage se retrouve donc systématiquement incluse.
Le terme« mignonne}) relève de l'affectivité et implique qu'il s'agit d'une jeune personne, le terme a lui-même plusieurs interprétations et connotations possibles: qui a de la grâce, charmant, gentil, assez caractéristique des enfants, ...
Cet ensemble implique donc un décalage entre les deux personnages, notamment en ce qui concerne le poète qui lui paraît être beaucoup plus âgé.
L'acteur central, principal de la scène est cependant la rose, désignée dès le vers 1. Elle est ensuite rappelée sous son hyperonyme « fleur » (v.11/17). Le poète en parle à la 3ème personne du singulier tout en étant le sujet d'actions diverses « avait déclose » (v.2) , « a laissé choir» (v.8-9). Elle fait les actions devant les deux témoins de la scène.
L'ensemble du poème se déroule dans un jardin, évoqué implicitement comme un lieu extérieur « la place » (v.8) et il y a la présence du soleil mentionné au vers 3.
La journée se déroule et commence le « matin » (v.2) qui montre la perfection de ce qui naît achevé comme la rose qui « avait déclose » (v.2), le plus-que-parfait renforçant cet aspect terminé. La beauté de la rose est décrite grâce au champ lexical du vêtement « robe » (v.3), « plis de sa robe » (v.5) et l'énergie de la jeunesse qui est