ô Tombeau ô Lit Nuptial ô Ma Demeure Souterraine

Jean Anouilh –– Antigone - -1- Antigone Jean Anouilh Jean Anouilh –– Antigone - -2Personnages A N T I G O N E , F I L L E D 'Œ D I P E CREON, ROI DE THEBES HEMON, FILS DE CREON I S M E N E , F I L L E D 'Œ D I P E LE CHŒUR LA NOURRICE L E M E S S AG E R L E G AR D E L E S G AR D E S LE PROLOGUE Décor Un décor neutre. Trois portes semblables. Au lever du rideau, tous les personnages sont en scène. Ils bavardent, tricotent, jouent aux cartes. Le Prologue se détache et s’avance. Le prologue Voilà

l’homme doit prendre conscience de sa petitesse face aux dieux et Créon s’en aperçoit bien trop tard. De plus, il pense éviter la souillure grâce à une solution intermédiaire, à savoir ne suivre pas l’édit en la tuant mais l’enfermer vivante dans un tombeau. Au lieu de ça, il l’aggrave du fait qu’il mélange le monde des vivants à celui des morts : le mort « qui appartient aux dieux infernaux » est laissé sans sépultures et ternit la cité; la vivante est précipitée, existante, aux morts. Dans Antigone

illustres ......................................................... 151 Le chant de la nuit.........................................................155 Le chant de la danse ..................................................... 158 3 Le chant du tombeau ................................................... 163 De la victoire sur soi-même ......................................... 168 Des hommes sublimes ..................................................173 Du pays de la civilisation ...............

inferus  « lieu  bas »,  «  lieu  inférieur »).  Cela  désignait  parfois la tombe 1  chez les chrétiens, mais plus souvent le séjour des  damnés.  En  latin  classique  (avant  donc  la  venue  du  christianisme)  ce  même  mot  désignait  la  demeure  souterraine  des  morts ;  ce  que  les  Grecs  appelaient  l’Hadès.  L’enfer ne comportait alors pas de connotation morale. Le français garde le souvenir  de  ce  premier  emploi  païen 2   du  mot  dans  la  distinction  de  sens  qu’il  fait  entre 

faut te lever plus tôt, nourrice, si tu veux voir un monde sans couleurs. Elle va passer. LA NOURRICE __ Je me lève quand il fait encore noir, je vais à ta chambre, pour voir si tu ne t'es pas découverte en dormant et je ne te trouve plus dans ton lit ! ANTIGONE __ Le jardin dormait encore. Je l'ai surpris, nourrice. Je l'ai vu sans qu'il s'en doute. C'est beau un jardin qui ne pense pas encore aux hommes. LA NOURRICE __ Tu es sortie. J'ai été à la porte du fond, tu l'avais laissée entrebââillée

nourrice, si tu veux voir un monde sans couleurs. Elle va passer Jean Anouilh �– Antigone - - 5 - LA NOURRICE Je me lève quand il fait encore noir, je vais à ta chambre pour voir si tu ne tes pas découverte en dormant et je ne te trouve plus dans ton lit! ANTIGONE Le jardin dormait encore. Je lai surpris, nourrice. Je lai vu sans quil sen doute. Cest beau, un jardin qui ne pense pas encore aux hommes. LA NOURRICE Tu es sortie. Jai été à la porte du fond, tu lavais laissée entrebâillée. ANTIGONE

faut te lever plus tôt, nourrice, si tu veux voir un monde sans couleurs. Elle va passer. LA NOURRICE __ Je me lève quand il fait encore noir, je vais à ta chambre, pour voir si tu ne t'es pas découverte en dormant et je ne te trouve plus dans ton lit ! ANTIGONE __ Le jardin dormait encore. Je l'ai surpris, nourrice. Je l'ai vu sans qu'il s'en doute. C'est beau un jardin qui ne pense pas encore aux hommes. LA NOURRICE __ Tu es sortie. J'ai été à la porte du fond, tu l'avais laissée entrebââillée

faut te lever plus tôt, nourrice, si tu veux voir un monde sans couleurs. Elle va passer. LA NOURRICE Je me lève quand il fait encore noir, je vais à ta chambre pour voir si tu ne t'es pas découverte en do�ant et je ne te trouve plus dans ton lit ! ANTIGONE Le jardin dormait encore. Je l'ai surpris, nourrice. Je l'ai vu sans qu'il s'en doute. C'est beau un jardin qui ne pense pas encore aux hommes. LA NOURRICE Tu es sortie. J'ai été à la porte du fond, tu l'avais laissée entrebâillée

faut te lever plus tôt, nourrice, si tu veux voir un monde sans couleurs. Elle va passer. LA NOURRICE __ Je me lève quand il fait encore noir, je vais à ta chambre, pour voir si tu ne t'es pas découverte en dormant et je ne te trouve plus dans ton lit ! ANTIGONE __ Le jardin dormait encore. Je l'ai surpris, nourrice. Je l'ai vu sans qu'il s'en doute. C'est beau un jardin qui ne pense pas encore aux hommes. LA NOURRICE __ Tu es sortie. J'ai été à la porte du fond, tu l'avais laissée entrebââillée

Il faut te lever plus tôt, nourrice, si tu veux voir un monde sans couleurs. Elle va passer. LA NOURRICE Je me lève quand il fait encore noir, je vais à ta chambre pour voir si tu ne t'es pas découverte en dormant et je ne te trouve plus dans ton lit ! ANTIGONE Le jardin dormait encore. Je l'ai surpris, nourrice. Je l'ai vu sans qu'il s'en doute. C'est beau un jardin qui ne pense pas encore aux hommes. LA NOURRICE Tu es sortie. J'ai été à la porte du fond, tu l'avais laissée entrebâillée.ANTIGONE