Savons Nous Réellement Ce Que Nous Désirons

conscience du fait que nous les percevons ou que nous en sommes conscients. Ce constat peut être rapprochée de ce qu'écrit Locke dans son Essai concernant l'entendement humain lorsqu'il affirme que « quand nous voyons,entendons, sentons, goûtons, nous savons que nous le faisons » et qu'il « en va de même au moment de nos sensations ou de nos perceptions ». Cela conduit à distinguer deux niveaux de conscience : d'une part la conscience directe en laquelle consiste la perception de quelque chose, et d'autre

neurologiques ou biochimiques qui en expliquent l’accomplissement physique) est qualifiée de finaliste. Une explication finaliste, ou explication par les causes finales, consiste donc à expliquer l’existence de quelque chose en fonction de la fin qui est, réellement ou non, poursuivie. Ex. : supposons que nous disséquions un organisme extra-terrestre. Confrontés à un organe inconnu, nous pouvons tenter d’en percer le mystère de deux manières différentes : soit en expliquant les causes histologiques, embryologiques

étrangers quand ils passent le sourire aux lèvres, elle a la force de la lumière magique du soleil. On peut voir clairement la force magnétique, mais on ne peut pas la comprendre. Comme une illustration, le fait suivant nous montrera que la force existe réellement: Le célèbre pianiste Hoffmann fut interviewé, et parmi les questions posées, on lui demanda s’il jouissait de l’exécution de ses propres oeuvres. Il répondit: « Oui, certainement, pourvu que j’aie un bon auditoire. Dans chaque audience, on peut

sentiments, affections, affects). En effet, tous les sentiments n’existent que parce que nous désirons certaines choses : le désir divise le monde en choses à rechercher et choses à fuir, c’est-à-dire en bon et en mauvais. Toutes les émotions découlent de ce partage primitif : si nous sommes tristes, c’est que nous obtenons une chose que nous ne désirons pas ou que nous n’obtenons pas une chose que nous désirons ; si nous sommes joyeux, c’est pour les raisons inverses ; et il en va de même pour toutes

sur la distinction entre amour-passion et amour-goût. Crébillon emprunte la théorie de Spinoza selon laquelle le désir est un trop plein qui se déverse : « Nous ne désirons aucune chose parce que nous la trouvons bonne mais, au contraire, nous jugeons qu'une chose est bonne parce que nous la désirons ». Le désir est premier, nous désirons avant d'avoir perçu un objet désirable. Le partisan de l'amour-goût comme Versac, représentant libertin par excellence dans le roman de Crébillon, est convaincu que

le plus possible le désir. En effet, désirer est source de sentiments et d’émotions, plus ou moins positives, mais qui nous enrichissent chaque fois. Ce qu’il entend par « ce qu’on possède » fait allusion à ce dont nous disposons, nous détenons et savons. En d’autres termes, le bonheur est ce qui nous constitue et fait de nous des hommes sensibles. Faire perdurer le désir de ce dont on dispose apparait donc existentiel pour l’Homme. En effet, se demander « Peut-on désirer l’impossible pour être

souffrance »-Schopenhauer. A l’inverse, quand la volonté « atteint ce but, c’est la satisfaction ». Or la volonté et l’égo sont la même chose, donc l’unité de la volonté est l’unité du moi, c’est en elle que se concentrent les différents désirs. Nous savons aussi que : « Tout désir naît d’un manque, d’un état qui ne nous satisfait pas ; donc il est souffrance, tant qu’il n’est pas satisfait ». L’égo ne connaît que la vérité du manque. 2. Le désir est manque De plus, le Bonheur cherche quelque

sens, celui d’un désir de mort, ou d’une réclusion dans un plaisir solitaire, d’un besoin de se faire reconnaître devant autrui. III Mais un point reste non-éclairci : l’homme, en tant qu’être pensant, en tant qu’être de conscience peut-il réellement désirer l’inconscience? N’est-ce pas une poursuite qui porte en elle-même une contradiction ? Qui dit désir dit recherche de satisfaction. Ce que cherche le désir, c’est l’expansion du bonheur, ce qui est interprété, à tort ou à raison, comme un

de vaquer à la recherche de la vérité, nous douterons en premier lieu si, de toutes les choses qui sont tombées sous nos sens ou que nous avons jamais imaginées, il y en a quelques-unes qui soient véritablement dans le monde, tant à cause que nous savons par expérience que nos sens nous ont trompés en plusieurs rencontres, et qu’il y aurait de l’imprudence de nous trop fier à ceux qui nous ont trompés, quand même ce n’aurait été qu’une fois, comme aussi à cause que nous songeons presque toujours en

sentiments, affections, affects). En effet, tous les sentiments n’existent que parce que nous désirons certaines choses : le désir divise le monde en choses à rechercher et choses à fuir, c’est-à-dire en bon et en mauvais. Toutes les émotions découlent de ce partage primitif : si nous sommes tristes, c’est que nous obtenons une chose que nous ne désirons pas ou que nous n’obtenons pas une chose que nous désirons ; si nous sommes joyeux, c’est pour les raisons inverses ; et il en va de même pour toutes