Reverdy Jour Monotone

vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent Pour partir, coeurs légers, semblables aux ballons, De leur fatalité jamais ils ne s’écartent, Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons ! Amer savoir, celui qu’on tire du voyage ! Le monde, monotone et petit, aujourd’hui, Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image : Une oasis d’horreur dans un désert d’ennui ! Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal Parfum exotique "Parfum exotique" est un poème de Charles Baudelaire dans le

(« Merlin et la vieille femme ») ou tous confondus comme dans « La chanson du mal aimé » où se côtoient, entre autres, les références à Ulysse, à la Bible, et à la mythologie hindoue. Reverdy, quant à lui intitule certains de ses poèmes « La fuite du temps » ou encore « Jour monotone », qui sont des  thématiques traditionnelles . 3. La coexistence de la tradition et de la modernité La modernité ne signifie pas le refus total d'une poésie

Départ L’horizon s’incline Les jours sont plus longs Voyage Un cœur saute dans une cage Un oiseau chante Il va mourir Une autre porte va s’ouvrir Au fond du couloir Où s’allume Une étoile Une femme brune La lanterne du train qui part P. REVERDY (1889-1960), in J. Charpentreau La terre Envolez-moi au-dessus des chandelles noires de la terre. Au-dessus des cornes venimeuses de la terre. Il n’y a de paix qu’au-dessus des serpents de la terre. La terre est une grande bouche souillée :

Valéry, La fileuse: « Le songe se dévide avec une paresse angélique et sans cesse au doux fuseau crédule. La chevelure ondule au grès d'une caresse. » (rime batelée=reproduit le son à l'hémistiche du vers suivant). Louise de Vilmorin: « Étonnamment monotone et lasse/Est ton âme, en mon automne hélas » (vers olorime). Du Bellay, Défense et Illustration de la langue française: « une bien amoureuse musique tombante en un bon et parfait accord » (D.B conseille les rimes riches). Boileau, Art poétique:

irritants, des odieux et placides voisins, des choses familières et monotones, de sa maison, de sa rue, de sa bonne qui vient dire: "que désire Monsieur pour son dîner", et qui s'en va en relevant à chaque pas, d'un ignoble coup de talon, le bord effiloqué de sa jupe sale, las de son chien trop fidèle, des taches immuables des tentures, de la régularité des repas, du sommeil dans le même lit, de chaque action répétée chaque jour, las de soi-même, de sa propre voix, des choses qu'on répète sans cesse

qu'il a les larmes faciles Le crocodile qui croque Odile. Jacques Charpentrau La mort des oiseaux Le soir, au coin du feu, j’ai pensé bien des fois, A la mort d’un oiseau, quelque part, dans les bois, Pendant les tristes jours de l’hiver monotone Les pauvres nids déserts, les nids qu’on abandonne, Se balancent au vent sur le ciel gris de fer. Oh ! Comme les oiseaux doivent mourir l’hiver ! Pourtant lorsque viendra le temps des violettes, Nous ne trouverons pas leurs délicats squelettes

(1793-1843), Les Messéniennes, Livre II (1835) Parfum exotique Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d’automne, Je respire l’odeur de ton sein chaleureux, Je vois se dérouler des rivages heureux Qu’éblouissent les feux d’un soleil monotone ; Une île paresseuse où la nature donne Des arbres singuliers et des fruits savoureux ; Des hommes dont le corps est mince et vigoureux, Et des femmes dont l’œil par sa franchise étonne. Guidé par ton odeur vers de charmants climats, Je

aussi en cause les conventions classiques de la rime qui disparaît largement au XXe siècle. Des essais graphiques plus marginaux ont été tentés par exemple par Mallarmé (Un coup de dés jamais n'abolira le hasard), Apollinaire (Calligrammes) ou Pierre Reverdy, en cherchant à parler à l’œil et plus seulement à l’oreille, tirant ainsi le poème du côté du tableau. La musicalité L’origine orale et chantée de la poésie qu’évoquent la lyre d’Orphée ou la flûte d’Apollon marque l’expression poétique qui se

siècle des lumières, exige du bon sens, de la logique et de la Raison triomphante, la poésie étant un genre où le rêve et le mystère tiennent une place importante ne peut donc pas ce développer à cette époque. Cependant, un vrai poète voit le jour pendant cette période : André Chénier qui fait preuve d’une véritable sensibilité, d’une force satirique peu commune. Il sera l’un des seuls poètes de ce siècle. La jeune Tarentine Pleurez, doux alcyons, ô vous, oiseaux sacrés

aussi en cause les conventions classiques de la rime qui disparaît largement au XXe siècle. Des essais graphiques plus marginaux ont été tentés par exemple par Mallarmé (Un coup de dés jamais n'abolira le hasard), Apollinaire (Calligrammes) ou Pierre Reverdy, en cherchant à parler à l’œil et plus seulement à l’oreille, tirant ainsi le poème du côté du tableau. La musicalité [modifier] L’origine orale et chantée de la poésie qu’évoquent la lyre d’Orphée ou la flûte d’Apollon marque l’expression poétique