Le Portrait Ovale Atmospheres Fantastiques

courante, en somme, les êtres de moindre importance. Et puis il y avait les artistes de talent, les fantaisistes, esbroufeurs qui tenaient à briller et à se faire remarquer, ce qui les avait poussés à concevoir des créatures bizarres, compliquées, fantastiques et quelquefois aberrantes. Certaines d’entre elles, par exemple des dragons qui avaient plus de dix têtes, durent être refusées, jetées à la corbeille. Les dessins étaient faits sur un papier de luxe en couleur et grandeur nature. Ce qui mettait

Ŕ 18 Ŕ accumulé les relevés et les enregistrements. Bernard, sur les coordonnées fournies par les appareils, travaillait à une sorte de plan cavalier, plein de « manques » et de parties blanches, mais qui prenait déjà l’allure d’un paysage fantastique, minéral, désert, brise, inconnu, mais humain. Brivaux avait trafiqué un magnétophone et l’avait accouplé à l’enregistreur du nouveau sondeur. Il obtint une bande magnétique qu’il convia ses camarades à écouter. Ils n’entendirent rien, puis rien

les toiles d'araignée que la tête de loup n'allait jamais troubler à cette hauteur. Au-dessus de la cheminée de forme antique, un massacre de cerf dix cors épanouissait son bois, et, le long des murailles grimaçaient sur les toiles rembrunies des portraits enfumés représentant des capitaines cuirassés ayant leur casque à côté d'eux ou tenu par un page, et fixant sur vous des yeux profondément noirs seuls vivants dans leurs figures mortes ; des seigneurs en simarre de velours, la tête posée sur des

les toiles d'araignée que la tête de loup n'allait jamais troubler à cette hauteur. Au−dessus de la cheminée de forme antique, un massacre de cerf dix cors épanouissait son bois, et le long des murailles grimaçaient sur les toiles rembrunies des portraits enfumés représentant des capitaines cuirassés ayant leur casque à côté d'eux ou tenu par un page, et fixant sur vous des yeux profondément noirs seuls vivants dans leurs figures mortes ; des seigneurs en simarre de velours, la tête posée sur des

vivant. C’était vide. » 9 — Qu’avez-vous fait ? demanda doucement Forget. — Moi ? protesta l’homme pâle en levant les sourcils. Rien du tout. Je me contente de regarder le temps qui passe. C’est Gregor, ici présent, qui apprécie les histoires fantastiques. Elles le distraient. Gregor grogna, en fronçant les sourcils. À nouveau, s’éleva cette horrible voix miaulante. Forget comprit qu’elle provenait du troisième fauteuil, celui qui était resté face au feu. Le gobelin eut la sensation que sa peau

les toiles d'araignée que la tête de loup n'allait jamais troubler à cette hauteur. Au-dessus de la cheminée de forme antique, un massacre de cerf dix cors épanouissait son bois, et, le long des murailles grimaçaient sur les toiles rembrunies des portraits enfumés représentant des capitaines cuirassés ayant leur casque à côté d'eux ou tenu par un page, et fixant sur vous des yeux profondément noirs seuls vivants dans leurs figures mortes ; des seigneurs en simarre de velours, la tête posée sur des

Ils avaient accumulé les relevés et les enregistrements. Bernard, sur les coordonnées fournies par les appareils, travaillait à une sorte de plan cavalier, plein de « manques » et de parties blanches, mais qui prenait déjà l'allure d'un paysage fantastique, minéral, désert, brise, inconnu, mais humain. Brivaux avait trafiqué un magnétophone et l'avait accouplé à l'enregistreur du nouveau sondeur. Il obtint une bande magnétique qu'il convia ses camarades à écouter. Ils n'entendirent rien, puis rien

nombre d’années ; mais, à la fin, à cause de cette concentration qui ne lui était pas naturelle, chaque jour le sang lui montait à la tête ; jusqu’à ce que, ne pouvant plus supporter une pareille vie, il se jeta résolument dans la carrière du mal... atmosphère douce ! Qui l’aurait dit ! lorsqu’il embrassait un petit enfant, au visage rose, il aurait voulu lui enlever ses joues avec un rasoir, et il l’aurait fait très souvent, si Justice, avec son long cortège de châtiments, ne l’en eût chaque fois empêché

‘’Pharsamon’’. En faisant créer par ses personnages une fiction incohérente, dont chacun invente sa part selon son propre caractère, il dénonçait I'arbitraire de toute fiction. Quand il entraînait le lecteur dans un conte d'amour, de mort et d'horreur fantastique pour le décevoir par le plus plat des dénouements (tout cela n'était qu'un mauvais rêve !), il voulait voir jusqu'où peut aller notre crédulité. Mais où est la démarcation entre ce qui est plausible et ce qui est fabuleux? L'histoire de l'accident

du jardin, non pas le grelot profus et criard qui arrosait, qui étourdissait au passage de son bruit ferrugineux, intarissable et glacé, toute personne de la maison qui le déclenchait en entrant "sans sonner", mais le double tintement timide, ovale et doré de la clochette pour les étrangers, tout le monde aussitôt se demandait: "Une visite, qui cela peut-il être?" Mais on savait bien que cela ne pouvait être que M. Swann; ma grand'tante parlant à haute voix, pour prêcher d'exemple, sur un