Autrui Est Il Un Mystère

a que l’art », écrit Proust. Selon lui, l’art est ce qui nous permet d’aller au plus loin dans notre différence pour mieux exprimer notre « moi » intérieur et nous faire comprendre des autres. Donc, à travers ses œuvres, un artiste peut exposer à autrui ses idées, sa façon de penser ; ou bien son ouvrage peut se révéler comme inutile et gratuit tout en faisant apparaître – selon Hannah Arendt dans La Condition de l’homme moderne – un monde auquel l’homme peut s’accorder, car « la source immédiate

chant de la grive ou du rossignol. C’était un spectacle charmant...» (p. 181) • à la littérature : cf. le chapitre XV, où la créature décrit les vives impressions que lui font les Vies de Plutarque et Les Chagrins de Werther, de Goethe. • à autrui : la créature lit l’expression d’Agathe, de Félix et de M. de Lacey (p. 181, 188), compatit d’emblée avec eux; «le visage bienveillant du vieux fermier éveillèrent mon respect, tandis que les attitudes délicates de la jeune fille suscitèrent mon

est un être pensant puisqu’il existe. Le moi est maitre de ses pensées et domine sa conscience s’il sait s’écarter de deux écueils, la précipitation et les préjugés. Responsable de ses actes, le moi est tout-à-fait à même d’entrer en relation avec autrui. Cependant, Arthur Rimbaud, dans une lettre à Paul Demeny, ouvre une autre voie, détruisant toutes nos certitudes : « je est un autre ». Comment comprendre cette formule paradoxale associant une entité supposée stable qu’est le moi à son contraire

profonde introspection, entrer dans une rétrospection. C’est dans le temps perdu que la poésie se révèle. Le phénomène d'enfouissement de l'impression laissée par autrui laisse un sentiment récurrent d’insatisfaction : plus on connaît l'autre, plus on méconnaît sa particularité poétique. L'art seul nous permet de decrire le mystère diffusé par la beauté en retrouvant, par le travail de création de recréation la rencontre originelle, parce que la première impression révèle l'autre, mais toujours

fonctionnement de la société actuelle : elle est sûre, vérifiable, change peu au cours du temps. Mais est-ce la seule chose qui fait ce que nous sommes ? Qui définit tout notre être ? Et au fond, savons-nous vraiment qui nous sommes, ou bien sommes-nous un mystère pour nous-même ? La réponse à la question « qui suis-je ? » est évidente étant donné que le sujet est un être doté de conscience. Il connait son nom, son âge, sa profession, autrement dit son identité sociale, mais également son physique, son plat

la raison d’être heureux, généreux et honorable. Mais l’amour apporte aussi la connaissance. Comme le disait Platon : « L’amour c’est le désir de quelque chose que nous ne possédons pas »2. L’amour est donc la recherche d’un manque personnelle chez autrui. Mais pour chercher de juste façon, il faut se connaitre soi-même, il faut voire en soi ce que nous n’avons pas pour ensuite regarder le monde pour trouver se manque. Il est logique et légitime de se connaitre soi-même et la connaissance de son être

personnes et de leur philosophie, la connaissance de soi peut répondre à des exigences diverses, mobilisant un individu plutôt qu'un autre, à tel moment de la vie ou à tel autre : "nécessité intérieure" ; goût de l'introspection ; curiosité pour le "mystère personnel" : « Au lieu d'aller dehors, rentre en toi-même : c'est au cœur de l'homme qu'habite la vérité. » Saint Augustin exigence de lucidité ; retour de l'esprit critique sur lui-même : « Connais-toi toi-même ! » Socrate (inscription sur le

cette parole sur le croyant. Lorsque le Dieu parle, sa présence est éprouvée comme celle d’un sujet vivant : en outre la parole divine laisse subsister un élément de mystère irréductible. Le message ne se réduit pas à ce qui est effectivement prononcé, il suggère en outre le mystère divin lui-même, et place le croyant au seuil de ce mystère. Par là celui-ci pressent l’ineffable que les discours courants, au contraire, ne cessent d’occulter. A partir de là deux directions semblent possibles. a) Ou bien

AUTRUI « Autrui » : ce terme propre au vocabulaire de la philosophie française contemporaine signifie « celui qui diffère de moi, mais aussi celui qui me ressemble ». Autrui et l’alter ego, selon l’expression husserlienne, c’est l’autre moi ou moi comme autre, dans tous les cas, un semblable et un autre. Les semblables, selon Aristote, ont une forme commune mais diffèrent selon leurs substances composées, par exemple deux rectangles sont semblables par la forme (une longueur supérieure à une largeur)

choses par et sur lui-même. Il est important qu'il puisse expérimenter la vie et ne s'arrête pas à tous les dangers créés par la vie en communauté : certains hommes, persuadés de détenir une forme de vérité, veulent à tout prix imposer leur pensée à autrui ; il existe également des sortes de « vérités générales » qui s'avèrent souvent être des préjugés ou des adages auxquels il ne faut prêter qu'une oreille distraite. Les dogmes ou les préjugés sont des risques liés à la coexistence, chacun, dans sa