Aragon Devine

que l'on peut suivre en étant jeune. La dernière strophe avec ses déserts et ses jungles parlent des leçons de géographie. L'avant dernière phrase de la quatrième strophe annonce la fin de ce thème ; « Sur l'écho de mon enfance » On peut deviner l'adolescence et l'âge adulte dans la strophe 5. Dans cette strophe, le pain blanc fait allusion au travail et les fiançailles aux amours. C'est pourquoi je pense qu'il s'agit du moment ou l'on devient un jeune adulte et que l'on commence sa vie

ARAGON par Philippe Olivera Philippe Olivera, agrégé d'histoire, travaille sur Aragon et Les lettres françaises. Il collabore au Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français pour la période 1940-1968 (corpus " intellectuels "). Il prépare une thèse d'histoire : Les Essais politiques en France (1919-1932). Ce livret accompagne l'exposition Louis Aragon réalisée par l'adpf en août 1997. Nous remercions pour leur aide Renate Lance et Daniel Ferrer (Fonds Aragon / Triolet, CNRS)

confiance accordée aux mots pour leur pouvoir de suggestion. Le riche vocabulaire de la langue française offre aux écrivains une liberté de choix: « Nommer un objet, c'est supprimer les trois quarts de la jouissance du poème qui est faite du bonheur de deviner peu à peu; le suggérer, voilà le rêve. » Les mots sont alors un moyen d'établir un lien entre les visions des poètes et les lecteurs. Fidèles à la pensée du poète et complets, par leurs sonorités et par les symboles qu'ils expriment, les mots sont

de cette période utilisent l’art comme un instrument de libération et de révolution sur le plan politique et font surtout le rejet du nationalisme. On compte parmi les autres poètes surréalistes de l’époque Paul Eluard, Guillaume Apollinaire, Louis Aragon, Desnos,… D’origine Belge, Henri Michaux se sert du langage comme une arme pour se défendre contre le monde, il n’est donc pas étonnant que le langage n’imite pas le monde chez lui mais le désarticule. Il crée de toutes pièces des mots qui ont cependant

les Sarrasins Pour elle être captif (je) réclame Triste et joyeux m'en partirai* (* éloignerai) Quand verrai cet amour de loin Mais ne sais quand la reverrai Car nos terrains sont vraiment loins Il y a tant cols et chemins Et pour ceci ne suis devin Mais que tout soit comme à Dieu plaît Paraîtra joie quand lui querrai* (* demanderai) Pour l'amour-Dieu l'amour de loin Et s'il lui plaît j'habiterai Près d'ell(e) mêm(e) si je suis de loin Donc arrivera l'entretien* fi(dèle) (* étape de l'amour

: Le coeur solitaire. L'amour nous fait trembler comme un jeune feuillage, Car chacun de nous deux a peur du même instant. " Mon bien-aimé, dis-tu très bas, je t'aime tant... Laisse... Ferme les yeux... Ne parle pas... Sois sage... Je te devine proche au feu de ton visage. Ma tempe en fièvre bat contre ton coeur battant. Et, le cou dans tes bras, je frissonne en sentant Ta gorge nue et sa fraîcheur de coquillage. Ecoute au gré du vent la glycine frémir. C'est le soir ; il est doux

nous hallucine, grandit, éclipse ses vertus et cache son charme de jadis ». A tous moments, un des deux peut se lasser, ce qui mène un malaise et se traduit par la mort du « nouvel amour ». « Il n’y a pas d’amour heureux » est un poème de Louis Aragon, extrait de la Diane Française (1946). Il exprime la vulnérabilité de l’Homme face à ses sentiments : « Il croit serrer son bonheur alors qu’il le broie ». Le poète ne comprend pas à quoi bon faire tout ce que l’on fait si à la fin le résultat et

Contraintes et Libertés 1) L’origine du vers a) Vient du latin : → Se dit «  carmen » : même racine que charmant / chair Le vers fait à la fois le corps et la beauté de la poésie Poète = « Vates » = divin / devin → Il peut être scandé en syllabes brèves / longues Trochée, dactyle, spondée… → La rime vient du latin populaire b) Les textes sacrés : La Bible 2) La poésie peut-elle se résumer à la versification

attendent et pensent, sans vous le dire : « Prends-moi, jeune homme ! Non, moi ! Pas elle, mais moi : regarde ces épaules et le reste. » Et nous, les hommes, nous nous promenons, estimons du regard la marchandise et nous sommes très satisfaits. Louis Aragon, « Charlot sentimental », poème publié dans la revue Le Film n°105, 1918 Icare épris du ciel et de la Cimmérie, monte dans l’ascenseur en tenant un ravier ; musicienne sur la machine à écrire, une fille de Saint Paul (Minnesota) caresse le clavier

passent les semaines Ni temps passé Ni les amours reviennent Sous le pont Mirabeau coule la Seine          Vienne la nuit sonne l'heure          Les jours s'en vont je demeure "Le Pont Mirabeau" Apollinaire, Alcools (1912) PARIS Louis ARAGON, né en 1897 Où fait-il bon même au cœur de l'orage Où fait-il clair même au cœur de la nuit L'air est alcool et le malheur courage Carreaux cassés l'espoir encore y luit Et les chansons montent des murs détruits Jamais éteint renaissant