Être écrivain.

1749 mots 7 pages
Être écrivain.

Je ne vis pas de ma plume, pourtant je suis un écrivain. Vous en doutez ? Vous en avez néanmoins la preuve devant vous, vous me lisez en ce moment.

Cela n’est pas suffisant ?

Vous vous trompez, comme je me trompais, il n’y a pas si longtemps.

Plus souvent que je ne le devrais, je lis des œuvres ou des réflexions pondues par des hommes ou des femmes et parfois par des adolescents tous certains de mériter le titre d’écrivain simplement parce qu’ils alignent des mots les uns à la suite des autres.

Comme il semblerait, pour se prétendre écrivain, qu’il suffise d’écrire des historiettes, de les offrir en lecture et que c’est justement ce que je vais faire ici même, j’en conclus que je suis écrivain.

Stupidement, je pensais, pour avoir de la valeur, qu’un qualificatif comme celui d’écrivain se décernait après une approbation très favorable d’un grand nombre de lecteurs-acheteurs et que se l’octroyer soi-même faisait passer pour un cabotin.

Je me trompais.

Depuis Internet, la reconnaissance des lecteurs et des éditeurs n’est plus une référence intrinsèque pour s’arroger ce titre, seule compte l’opinion de celui qui écrit. Et si, Lui, décrète "je suis un écrivain", qu’Il explique sa technique, ses auteurs préférés, qu’Il prodigue ses conseils, même si ses seuls lecteurs admiratifs sont les membres de sa famille ou de sa communauté, de quel droit oserait-on mettre en doute sa parole ?

Mon boulanger, dans sa minuscule boulangerie, fait rire ceux qui le connaissent, quand il affirme en société " je suis chef d’entreprise ", ce qui attire plus de respect que " artisan boulanger ", et… qui n’est pas complètement faux, si ce n’est pas complètement vrai.

Puisque je suis apte à écrire des mots qui forment des phrases et que je ne manque pas d’imagination, je m’octroie, comme les autres, ce titre. Je suis écrivain.

Plus un écrivaillon est jeune et plus sa certitude d’être un écrivain de valeur encore méconnue, est grande. Alors

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