Être libre, est-ce faire ce que l'on veut?
« Etre libre, est-ce faire ce que l’on veut ? »
La liberté désigne la possibilité d’agir à sa guise, selon ses propres choix, en ne subissant aucune domination étrangère. D’après cette définition, un Homme libre agit donc entièrement selon sa volonté. Pourtant, toute société qui garantit la liberté de ses individus comporte des interdits. Le pouvoir de volonté de chacun n’y est pas absolu. Nous en venons donc à nous poser plusieurs questions ; dans ces sociétés qui promettent la liberté, où s’arrête celle de chaque individu ? Quel rapport existe-t-il entre liberté, état de celui qui n’est soumis à aucun maître, et volonté, qui est la faculté de déterminer librement ses actes en fonction de motifs rationnels ? Etre libre, est-ce faire ce que l’on veut ?
Dans un premier temps, nous verrons qu’un être libre fait ce qu’il veut, et ce en fonction de trois dimensions différentes de la liberté ; ensuite, nous verrons en quoi la liberté dans les actions d’un être a ses limites.
Tout d’abord, voyons en quoi l’Homme fait preuve de liberté lorsqu’il agit selon sa volonté. Bossuet avance l’idée que s’il m’est difficile de sentir clairement ma liberté lorsque les passions troublent mon action, il est facile de la sentir lorsque je la mets à l’épreuve « dans les choses où il n’y a aucune raison qui nous penche d’un côté plutôt que d’un l’autre. » En effet, si je décide de lever la main, puis de la mouvoir à droite plutôt qu’à gauche, il est évident que mon action n’est dirigée que par ma volonté, et non par la raison. (Puisque, dans un geste sans but, il n’y a pas de raison qui me pousse à agir d’une manière plutôt que d’une autre). C’est donc une preuve inévitable de ma liberté. Un Homme qui agit selon sa volonté, et dont le choix n’est déterminé par aucun motif rationnel, fait preuve d’une liberté que nous appelons le libre arbitre : il est la première dimension de la liberté.
Ensuite, étudions la deuxième dimension de la liberté, celle de l’Homme sage.