Écriture d'invention:

Franck et Antoine

Les deux metteurs en scène ont choisi de monter la scène 1 de l'acte III de Les Caprices de Marianne de Musset. Ils ont chacun une vision différente du personnage de Marianne. Les deux amis sont à la terrasse d'un café Parisien.

Franck. Troublée?! Vous voyez là une Marianne troublée!
Antoine. Et bien oui, il me semble qu'il n'y a rien de plus évident que cela, il lit le texte, « Quel dommage! ... quel grand malheur! » ou encore « comme le hasard me contrarie » voyez de vous même mon ami.
Il lui tend le texte.
Franck, le refusant. L'ironie, l'ironie Antoine... Cette femme se moque de vous comme elle se moque du pauvre Coelio. Comment voulez vous qu'une femme puisse aimer un homme qui se sert d'un interprète pour lui faire cour?! Il sort son propre texte. Elle même le reconnaît écoutez, « sa passion pour moi était quelque chose comme du chinois ou de l'arabe ». Alors?
Il lui tend le texte.
Antoine, le refusant. Seriez vous assez sot pour croire à cela? Marianne sentait l'amour venir. Tu le vois bien quand elle dit: « quel grand malheur de n'avoir pu partager un amour comme celui-là! », elle est trahie elle ne peut donc que rejeter Coelio. D'ailleurs Octave l'a bien senti, il lit son texte, « Raillez, raillez! » elle est en colère donc elle attaque. Montrant son texte du doigt, Regardez, regardez! Elle en veut même à Octave de ne pas avoir cru en son amour « vous l'aurez laisse tomber la tête la première en le promenant par la ville. » Qu'en dites-vous maintenant? Lisez donc!
Franck. Ah! Gardez votre papier! Vous vous êtes fait duper comme tous les autres. Marianne est totalement indifférente aux propos d'Octave, elle joue avec lui, elle s'amuse, je cite: « donnez le moi de grâce, que je les apprenne à ma perruche ». C'est évident! Elle se moque. Il faut représenter Marianne comme une femme fier et imperturbable, l'habiller de rouge, qu'elle soit grande et mince et que ses yeux soient d'un noir moqueur!