Écrit d'invention
Mon tendre ami,
Je vous écris avec tout mon amour, à propos de cette découverte dont je vous ai fait part lors de mon précédent courrier. Je vous pris d’excuser mon attitude mystérieuse, mais je n’avais alors pas trouvé les mots justes et suffisamment forts pour vous faire ressentir la passion qui coule dans mes veines depuis ce jour.
Aujourd’hui je vous conte mon récit, mes doigts tremblent sur la plume de peur de ne pas pouvoir vous communiquer l’émotion qui m’étreint encore.
C’était Dimanche, il y a de cela une semaine. Père et mère m’avaient annoncé que nous déjeunerions avec les Beauregard chez un de leurs amis. Je mettais donc ma jolie robe blanche, brodée de soie ! Vous savez celle là même que je portais le jour de votre départ pour le front.
J’eus beau questionner mère sur l’homme que nous allions visiter, elle me répondait sans cesse « ne sois pas impatiente Claire, plus le doute est présent, plus belle sera la surprise ». Nous arrivâmes donc chez notre hôte après avoir traversé la ville. La maison était rayonnante, nul homme sur terre ne doit en avoir de semblable. Oh si vous aviez pu voir cela George..
Dans la véranda ou nous entrâmes, les murs étaient recouverts de lierre et de rosiers. Nous étions tous envoûtés. Le maître de maison apparut sur le pas de la porte. C’était un homme svelte, les cheveux grisonnants, l’âge semblait l’avoir épargné car son allure égalait celle d’un jeune homme.
Il nous invita à prendre place sur la terrasse, le repas était servi. Je n’avais toujours pas levée le mystère de l’identité de notre hôte, père me glissa dans l’oreille que l’homme qui était assis en face de moi, n’était autre que le peintre Pablo Picasso. Vous rendez-vous compte George ? L’artiste le plus en vue de la place de Paris, mangeait, en face de moi. Le choc m’immobilisa quelques instants. Se rendant compte de ma