Y a-t-il des cultures (des sociétés) « sans histoire » ?
Le grand anthropoloque et ethnologue français, Claude Lévi-Strauss, dans son œuvre intitulée « Race et histoire » constate que les sociétés dépourvues d’histoire (c’est-à-dire parfois « les plus heureuses ») n’existent pas car toutes les sociétés humaines disposent un certain passé qui n’est ni inférieur ni supérieur par rapport aux autres et qui peut être banalisé s’il n’était jamais écrit ou témoigné. Il est évident que pendant des milliers d’années certaines sociétés ont utilisé leur temps mieux que les autres et ont progressé plus rapidement. Néanmoins, Lévi-Strauss croit que le progrès n’est pas linéaire et ne se construit pas en passant simplement des étapes du développement à partir d’un certain moment mais qu’ il « procède par sauts, par bonds, ou, comme diraient les biologistes, par mutations ». En général, on peut les catégoriser soit comme des progressions ou soit des regressions allant pas toujours dans le même sens mais qui s’additionnent à la fin. Du coup, on peut introduire la distinction entre deux types d’histoires : « histoire stationnaire » et « histoire cumulative ». Nous pourrions juger une culture cumulative si toutes les découvertes qu’elle a ramassées portent une signification pour nous et vont dans la direction analoque à la nôtre. En outre, cette histoire cumulative n’est pas typique à une civilisation ou à une periode particulière de l’histoire. L’exemple de l’Amérique illustre qu’il est possible en fait de mesurer et d’évaluer la contribution de la civilisation américaine aux civilisations de l’Ancien Monde et que plusieurs civilisations pouvaient également assister à ce processus d’évolution et le transformer dans des sens nouveaux (les Arabes, les tribus africaines, etc.). Pour autant, il y a des cultures qui nous paraîssent « stationnaires » car leur ligne du développement diverge de la nôtre et, par conséquent, elles n’ont aucun intérêt pour nous. Evidemment, notre position