V. hugo, les feuilles d’automne, « soleils couchants »
Le spectacle du soleil couchant est une grande source d’inspiration pour les romantiques comme V. Hugo qui compose en avril 1829 le poème « Soleils Couchants », extrait du recueil Les Feuilles d’Automne publié en 1831. Son succès inaugure une grande carrière d’auteur romantique. Si le titre annonce une superbe description crépusculaire, on s’aperçoit qu’elle sert plutôt de support à une méditation douloureuse du poète sur le thème universel de la fuite du temps qui affecte moins la nature que l’homme.
En quoi ce poème est-il représentatif du mouvement romantique ?
I- La fuite du temps
a) Un temps mobile
* Un poème sous le signe du temps (champ lexical très fourni). * Variations de temps : passé composé (v.1) / futur (v.2). * Images : « pas du temps qui s’enfuit » (allégorie). * Récurrence du verbe « passer » (v.5) aux 2 hémistiches. * Enjambements, rejets et contre-rejets (v.5-6, 7-8, 10-11, 11-12).
b) Un temps universel
* Pluriel du titre (malgré le déictique « ce » au v.1 qui contextualise le poème : on imagine un poète face au sublime spectacle du coucher de soleil). * Absence de géographie précise (les éléments de la nature sont juste cités) mais de temps défini (« soir », « aube », « nuits », « jour »). * Les pluriels (« nuits », « jours », « mers », « monts », « fleuves », « forêts », « montagnes », « bois »).
II- L’éternité de la nature
a) L’action superficielle du temps sur la nature
* Ses effets sont négligeables : * Nuance contenue dans l’expression « ridés et non vieillis » : le participe adjectif « ridés » qui est une personnification évoque les glissements de terrain, à la suite de milliers d’années. * La préposition « sur » montre la superficialité des changements par opposition à « sous » dans la dernière strophe.
b) Le cycle cosmique de la nature
* Elle est identique à elle-même et son mouvement est