L'Écriture ou la vie
L'Écriture ou la Vie est un livre de l'écrivain espagnol Jorge Semprún, publié en 1994. Il mêle un récit autobiographique sur la vie de l'auteur après sa sortie d'un camp de concentration, et une réflexion sur la difficulté de raconter directement l'expérience de sa déportation. L'auteur y raconte ses souvenir dans l'ordre de leur apparition dans sa tête.
On retrouve chez Jorge Semprún ces même interrogations, ces même souffrances et difficultés à évoquer un passé douleureux, qui sont évoquées dans Maus :
✗ La déportation est au centre de son récit, même si elle est abordée par petite touches ou par des périphrases.
✗ La principale question est là encore celle de “comment dire l'indicible”.
✗ Lui aussi est confronté à la difficulté de témoigner : ce livre, il ne l'écrit qu'en 1987, soit 42 ans après la libération du camp de Buchenwald où il était interné.
“J'étouffais dans l'air irrespirable de mes brouillons, chaque ligne écrite m'enfonçait la tête sous l'eau comme si j'étais à nouveau dans la baignoire de la villa de la Gestapo à Auxerre. Je me débattais pour survivre. J'échouais dans ma tentative de dire la mort pour la réduire au silence ; si j'avais poursuivi, c'est la mort qui m'aurait rendu muet.”
__________________________________________
Citations :
“Sans doute la mort est-elle l’épuisement de tout désir, y compris celui de mourir.”
“Un rêve à l'intérieur d'un autre rêve, sans doute. Le rêve de la mort à l'intérieur du rêve de la vie. Ou plutôt
: Le rêve de la mort, seule réalité d'une vie qui n'est elle-même qu'un rêve. Primo Levi formulait cette angoisse qui nous était commune avec une concision inégalable. Rien n'était vrai que le camp, voilà. Le reste, la famille, la nature en fleurs, le foyer, n'était que brève vacance, illusion des sens.”
“Je ne possède rien d’autre que ma mort, mon expérience de la mort, pour dire ma vie, l’exprimer, la porter en avant. Il faut que je fabrique de la