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"J'étais venu chercher un ouvrage dans la bibliothèque du Trésor et j'ai vu qu'il y avait un rayon +documents non-référencés+. J'ai simplement voulu savoir ce qu'il y avait dedans", raconte à l'AFP Kurt Schuler, un économiste du ministère.
Ce passionné d'histoire met alors la main sur d'importants volumes noirs datés du 1er au 22 juillet 1944 et renvoyant à la "Conférence monétaire et financière des Nations unies", plus connue sous le nom de Bretton Woods, la ville du New Hampshire (nord-est des Etats-Unis) qui accueillait le sommet.
Compulsant ces centaines de pages poussiéreuses, M. Schuler découvre les échanges, parfois tendus, entre délégués de 44 nations venus poser les fondations du système financier international à l'initiative de la Grande-Bretagne et de son représentant, le célèbre économiste John Maynard Keynes.
"Quand j'ai compris que cela n'avait jamais été publié, j'ai su que c'était potentiellement important", ajoute-t-il.
Deux ans après cette découverte, "les transcriptions de Bretton Woods" viennent d'être rassemblées dans un ouvrage aux Etats-Unis et constituent un "précieux trésor", témoigne en préface l'ancien directeur général du FMI, le Français Jacques de Larosière.
"Même s'il y a eu des milliers de pages écrites sur Bretton Woods, rien ne vaut une transcription directe", souligne-t-il.
Principal enseignement de ces archives déterrées: les débats les plus vifs à l'époque ne sont pas très éloignés de ceux qui animent aujourd'hui le FMI.
Contestant une proposition américaine, plusieurs pays s'opposent alors aux "quotes-parts" qui leur sont allouées et qui détermineront leurs droits de vote au sein de l'institution.
"En dépit du discours très éloquent et émouvant du délégué des Etats-Unis, (....) je tiens à