L'inconscient
Introduction
Le langage courant distingue deux significations du terme « inconscient » :
a) d'une part, l'inconscient comme adjectif, se rapporte à l'idée d'inconscience, de perte de conscience. Est inconscient celui qui ne se rend pas compte du danger qu'il court. Dans ce sens, est inconscient celui qui agit de manière inconsidérée sans tenir compte de sa propre responsabilité. Est aussi dans un état inconscient celui qui perd connaissance, qui est anesthésié ou qui est plongé dans le sommeil. Cet état inconscient signifie que la personne n'est pas présente au monde extérieur.
b) Le terme inconscient a une autre signification en tant que substantif (c'est à dire qui a valeur de nom). Dans l'histoire des idées, l'inconscient est à la fois un concept philosophique et un concept scientifique. Pour les philosophes Nietzsche (1844-1900) et Schopenhauer (1788-1860) et E. von Hartman, l'inconscient est compris comme un ensemble des forces irrationnelles et naturelles qui mènent le monde et l'existence à leur insu. Ce seraient les instincts qui constitueraient cette force universelle que la raison ne saurait connaître scientifiquement (rêve, génie, folie).On peut parler ici d'un inconscient romantique (lié au courant littéraire du romantisme allemand).
Différente est l'idée scientifique de Sigmund Freud (1856-1939), neurologue et psychiatre autrichien, fondateur de la psychanalyse. L'inconscient signifie selon cette théorie l'ensemble des processus et des phénomènes psychiques qui échappent à la conscience et qui la déterminent en grande partie.
D'une manière générale, l'idée de l'inconscient apparaît tant en philosophie qu'en psychologie, comme une opposition à l'idée de conscience (ce que signifie le préfixe in-conscient). L'inconscient représente ainsi une force dynamique active et indépendante à l'intérieur de l'être humain, force qui vient s'ajouter à la faculté de conscience décrite au chapitre précédent.
On s'interrogera ici aux