L amant marguerite duras
-la scene de la rencontre-
Née en Indochine Marguerite Duras évoque dans l'Amant , l'amant chinois qui la séduit dans sa première jeunesse(elle avait 15 ans et demie). Pour la première fois , elle aborde une rencontre déterminante dans son existence alors même que dans touts les textes sur son enfance ,sur sa vie, pourtant fortement répétitifs, elle n'a jamais évoqué la figure de cet amant , riche et élégant. En 1984 elle estime que le temps est venu d'évoquer cette expérience déterminante, cette hantise fondamentale sur laquelle l'influence de la mère faisait planer un tabou formidable.
Cette aventure avec le chinois aura cependant , déterminé en elle un certain mode d'aimer , d'évoquer l'amour et la fascination. L'autobiographie apparaît alors comme une libération mais aussi ,sans doute ,le prétexte d'une trahison. I Au tout début de l'Amant, Marguerite Duras évoque la journée ou au retour des vacances passées auprès de sa mère , elle rentre au pensionnat ,à Saigon. Elle se revoit à quinze ans et demie:elle emprunte le bac. Mais, une fois posée la situation spacio - temporelle , l'auteur semble différer l'apparition de son futur amant celui qu'elle appelle le Chinois. Dans le texte proposé , elle rapporte leur première entrevue avec sobriété .À la première approche (premier paragraphe), succède la transcription d'un dialogue qui perdure dans le souvenir , intact.
Nous analyserons d'abord les modalités de la description, puis l'intensité dramatique du récit et, enfin, le caractère fantasmatique de cette scène.
La volonté de distanciation dicte le choix de la troisième personne du singulier. Alors que l'évocation précédente suscitait l'emploi de la première personne du singulier, la rencontre avec l'amant introduit une sorte de rupture solennelle: Marguerite Duras cherche à faire taire sa propre voix pour laisser exister ,une fois encore la jeune fille qu'elle fut. Elle se laisse vivre au travers du regard de