L'économie et l'investissement
Le recours au thème de la rationalité est constant dans tous les registres de discours économiques. Dans le registre scientifique, on soulignera que l’attribution du Prix Nobel de Sciencer que : " L’agir humain est nécessairement toujours rationnel ". Dans cette même veine, la définition de la science économique par Lionel Robbins (" l’économie est la science qui étudie le comportement humain en tant que relation entre des fins et des moyens rares à usages alternatifs ") identifie la discipline économique et la rationalité. La rationalité occupe donc de ce point de vue une place centrale dans les comportements économiques et dans les discours économiques qui visent à rendre compte de ces comportements.
Pour d’autres auteurs la rationalité n’est qu’une hypothèse :
" La rationalité économique constitue l’hypothèse centrale de la théorie économique "
Le choix de cette hypothèse est lié à l’histoire du discours économique dominant (classique puis néo-classique) et à la fécondité de la construction axiomatique qui repose sur elle (cette hypothèse se prête bien à la formalisation). Cependant les auteurs qui adoptent ce point de vue relativisent la portée de leur choix :
" ...rares sont les économistes qui seraient prêts à défendre l’idée que l’hypothèse de rationalité est très réaliste. Tout le monde n’est pas rationnel et il est probable que personne n’est rationnel en toute circonstance et en permanence. "
Mais en dépit de ces précautions oratoires, l’hypothèse de rationalité joue bien un rôle essentiel.
Si le débat sur ce sujet (au premier abord assez abstrait) est aussi vif et aussi durable, c’est qu’il a des enjeux normatifs importants. S’il est inhérent à l’homme d’être rationnel et si cette rationalité conduit à un optimum social dans une économie de marché et de propriété privée, alors on dispose d’un critère permettant d’affirmer la supériorité de ce type d’économie.
Si, au contraire, on