L'oeuvre d'art et le beau
I – Le beau objectif
On peut vouloir définir le beau en partant :
- de l’objet, et on cherche les propriétés qui caractérisent son bel aspect : la régularité, la proportion, l’harmonie, la finalité externe ou interne
- du sujet et de son expérience pour s’interroger sur la nature du plaisir esthétique
1. La beauté idéale Platon définit le beau comme la manifestation sensible de l’Idée. Les choses ne sont pas dites belles en fonction d’un jugement relatif à chacun, mais les hommes les déclarent belles parce qu’ils parviennent à les rapporter à une idée absolue, éternelle, immuable. La chose sensible tire sa vérité de son rapport avec son essence comme la copie se comprend par rapport à son modèle. Seule l’intelligence est capable de mesurer l’écart entre le modèle et son imitation, de sélectionner entre les copies les bonnes imitations des mauvaises. → Dans La République, l’enquête dialectique détermine l’Idée de justice, à partir de quoi il est possible de discerner dans les rapports humains ce qui se rapproche du juste et ce qui le simulacre de la contrefaçon. Les catégories de l’intelligence, l’ordre et la finalité, se reflètent dans le sensible, ce qui procure le sentiment de la beauté. Dans la sensibilité esthétique l’esprit prend confusément conscience de l’adéquation de la chose sensible à son essence idéale. « Partout, mesure et proportion ont pour résultat de produire la beauté et quelque excellence » (REF). Le beau nous procure le sentiment d’une plénitude ontologique. De la définition du beau se déduit celle du laid. La laideur provient d’un sentiment de l’écart maximal d’une chose avec son essence.
2. La puissance attractive de la beauté Platon donne un rôle singulier à l’amour dans Le banquet. Socrate participe au dîner