L'intervention de la banque centrale anglaise
Le 6 octobre 2011, la Banque d’Angleterre (BOE dans le reste du document) a pris la décision de prolonger son programme de rachat d’actif de 75 milliards de livres sterling : le total du programme atteint désormais 275 milliards. Dans un contexte économique morose, et ne pouvant plus jouer sur son principal taux directeur déjà quasiment nul (0.5%) la BOE a préféré jouer la carte d’une prolongation de son programme d’assouplissement quantitatif. On désigne par assouplissement quantitatif et qualitatif l’ensemble des politiques monétaires non conventionnelles mises en place par les grandes banques centrales des pays développés à partir de 2009 pour faire face à l’inefficacité de la politique monétaire. Ces politiques passent notamment par des achats massifs de titres pour financer directement l’économie, ce qui précisément le but de la BOE ici.
Cette décision a surpris de nombreux économistes, au moment ou le débat sur les plans d’austérité et les risques de défaut sur les dettes souveraines fait rage dans le reste du continent. La tendance générale était plutôt de considérer que le risque de perte de confiance et d’inflation associé avec l’assouplissement quantitatif recommandait un usage parcimonieux de ces mesures. Beaucoup les proscrivent même, arguant de leur faible efficacité : elles n’ont pas pu sortir les économies développées de la crise, et la récession menace à nouveau en cette fin d’année 2011.
Il convient alors de se demander quels éléments ont pu pousser la BOE à prendre cette mesure qui semble aller contre l’opinion majoritaire ? La BOE a-t-elle commit une erreur, ou peut-elle se baser sur des éléments objectifs forts pour motiver sa décision ?
Nous verrons donc dans une première partie que les risques