L'interprétation
L’interprétation a pour fonction d’étudier un message dont la signification n’est pas immédiatement perceptible, dont le sens n’est pas clair. Interpréter c’est passer d’un signe insaisissable à sa signification, tâcher de le rendre accessible pour combler un déficit de sens, un manque. Mais l’interprétation c’est aussi donner vie à une œuvre, l’exécuter, la transmettre : en théâtre l’acteur interprète le personnage en le faisant vivre, le musicien donne à entendre la musique lors de son interprétation. L’homme expose ce qu’a fait l’homme et porte un jugement, explicite ou implicite sur les faits, ne serait-ce que par exemple par ses omissions ou ses silences. L’interprétation implique une réflexion personnelle, elle est donc incompatible avec la notion de traduction ou d’explication. Enfin il n’existe pas une seule interprétation possible mais des interprétations.
L’interprétation est-elle donc entre vérité et subjectivité ?
L’interprétation entend-elle révéler un sens supérieur, une découverte, une vérité sous une vérité ? Ou l’interprétation est-elle arbitraire et par là même révocable ?
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L’interprétation nous sert à déchiffrer le sens caché sous le sens apparent. Elle nous permet de dégager la vérité occultée par le visible profane. C’est la découverte d’un sens supérieur, elle fait apparaître de plus hautes valeurs. Dans ce cas l’interprétation est appelée instauratrice. Une des premières définitions fut celle d’Aristote, auteur du Traité sur l’interprétation, qui appelait interprétation tout discours qui dit « quelque chose de quelque chose ». Interpréter c’était essayer de mieux comprendre. C’est le moyen d’articuler correctement le langage avec la réalité. Pour lui seul le discours peut être vrai, une chose simple n’est pas par elle-même ni vrai ni fausse, c’est ce qu’on dit qui seul peut l’être. Aristote pense également que les idées qui sont