L’intellectuel est un taon moderne au sens où il a le rôle de stimuler la pensée humaine.
Stimuler ou réveiller l’esprit de ses concitoyens, tel un taon sur une bête endormie, serait alors la fonction de l’intellectuel moderne. Il doit transmettre par l’intermédiaire de son talent et de son génie, un certain savoir qui permettrait tout d’abord aux gens de répondre aux questions qu’ils se posent sur leur existence et sur le monde qui les entoure, puis enfin de les mettre sur la bonne voie en prônant des droits et des devoirs, des impératifs, à savoir une morale. L’intellectuel doit savoir remplir sa fonction en s’affranchissant du pouvoir politique. Plutôt tourné sur l’art ou sur la critique extérieure de la société, l’intellectuel ne devrait prendre aucun engagement politique, et toute querelle politique devrait lui représenter un danger. Il serait intéressant de rappeler la mise en esclavage de Platon par Denys de Syracuse du fait que les idées de Platon allaient à l’encontre de sa tyrannie. De plus, il ne faut pas oublier le nombre de cadavre qui se sont empilés à cause de pensées d’intellectuels, tel que les idées de Karl Marx, ou bien même les idéaux des Lumières. C’est Bernard Henry-Lévy dans la Barbarie à visage humain , qui va faire appel à ce profil de l’intellectuel, stimulateur, en tant qu’artiste, métaphysicien puis moraliste. Leur attribuer cette fonction, revient donc à leur conférer une énorme responsabilité, à la parfaite image de Socrate. Dans les écrits de Platon, le disciple de Socrate, nous retrouvons la conception de ce dernier sur la position qu’il lui correspondait, en tant que philosophe, dans les affaires de la cité. Socrate refusait farouchement toute charge politique qui put lui être attribué, mais cependant ne se limitait pas à la simple observation de la comédie humaine qui animait Athènes. Socrate insistait sur la nécessité de sa critique et de sa lutte pour la justice afin de remplir son rôle de philosophe. C’est d’ailleurs en