L'ineffable (incomplet)
Il semblerait que la fonction humaine et le devoir de tous soit l’existence, la conscience de soi, des autres et de l’univers. Ainsi une myriade de perceptions traverse l’Homme tout au long de sa vie. Ces perceptions, que l’on se plaît à nommer sentiments, rendent compte de l’univers, de soi, et des autres à l’individu. L’existence par les sentiments conduit à l’appréhension de l’infini, tant l’humain observe son entourage, et réfute ainsi son origine animale. On peut affirmer que quiconque ayant été amené à vivre pour quelques temps dans ce monde, vous comme moi, avons été confrontés à des sentiments d’une singularité troublante. Qu’ils soient amour, haine, désir ou peur, portés à leur plus haut degré de force et de tumulte, on peut entendre murmurer l’infini derrière leur ombre. L’infini ne se nomme pas. L’ineffable non plus. Il n’est rien de plus terrifiant ni de plus majestueux ; à peine nous approchons-nous pour le toucher qu’il s’efface, encore plus lointain ; le nommer serait une douce utopie qui choque tant par son absurdité que par son effronterie.
Qu’est-ce que l’ineffable ? Est-il humain ? Le langage ne tente-t-il jamais de le retranscrire alors qu’il est dans sa nature de rester propre à lui-même, unique ?
On peut définir l’ineffable, de façon scolaire et sémantique, comme « ce qui ne peut être exprimé ».
En observant cette définition, on comprend que l’ineffable infirme la supériorité du langage, ce qui explique la fascination qu’il exerce sur nous. La puissance de l’ineffable prend ses origines dans l’échec des mots à remplir leur fonction naturelle : Communiquer, et transmettre. L’Homme, face à l’ineffable, prend conscience de la faiblesse de sa plus formidable invention ; il est des choses qui se refusent à être nommées, décrites, dont seul le souffle car inexprimable, frappe la conscience. L’ineffable est l’esprit insaisissable qui échappe à toute qualification.