L'ile bourbon & sultanat d'oman exposé
Les Mascatins viennent alors de se débarrasser de la tutelle portugaise (1508-1649) et le commerce maritime omanais connaît un essor rapide ; à la fin du XVIIème siècle et au début du XVIIIème, la puissance navale omanaise porte ombrage à la Perse, dont elle accélère le déclin en détournant de ses ports une part croissante du trafic marchand. Le chah de Perse s’efforce alors à plusieurs reprises d’entraîner les rois de France dans une alliance visant à s’emparer de Mascate. Mais Louis XIV et Louis XV refusent, en dépit de l’intérêt stratégique de la proposition, d’engager leur pays dans une telle entreprise. « La France », écrit en 1721 le consul de France à Téhéran Gardane au sultan de Mascate, entend « cultiver l’amitié avec les nations qui ne donnent point sujet de rupture ».
A partir de 1750, les échanges entre la France et l’Oman prennent, sur fond de trafic marchand, de guerre de course et de rivalité franco-anglo-hollandaise, un tour concret : pour les besoins du commerce comme pour ceux de la police maritime, les relations s’intensifient entre l’île de France (l’actuelle île Maurice), l’île Bourbon (l’actuelle île de la Réunion) et Oman, avec ses dépendances de Zanzibar et de la côte swahilie d’Afrique de l’Est.
A Mascate, le pouvoir de l’imam Ahmed, fondateur de la dynastie des Al Busaidi, s’affermit depuis 1744. La ville est devenue le principal entrepôt et le premier port commercial du Golfe, tandis que les positions omanaises en Afrique orientale se consolident. La France juge à propos d’institutionnaliser ses relations avec cet important partenaire : en 1775, elle reçoit de l’imam Ahmed la permission d’établir un comptoir à Mascate, puis, en 1786, obtient du sultan Hamid l’autorisation d’y nommer un