L'héritage est il légitime?
Introduction Imaginons un instant un monde sans héritage, où les parents ne transmettraient rien à leurs enfants, où les biens de famille n’existeraient plus, où les successions privées passeraient à la collectivité par le biais d’une imposition extrêmement forte. Ce n’est guère la tendance actuelle en France, qui est plutôt à l’allègement des droits de succession. A l’époque où Georges W. Bush préparait une loi d’exonération totale des droits de succession, alors beaucoup plus élevés qu’en France, plusieurs milliardaires américains se sont ainsi élevés contre cette mesure, non pour prôner une redistribution des richesses patrimoniales, mais pour éviter de fragiliser le dynamisme économique du pays en créant une classe de rentiers. La notion d’héritage renvoie, dans son sens le plus général, à l’idée d’une transmission de quelque chose, en principe d’une génération à une autre. Le mot "héritier" désigne toute personne qui dispose d'une vocation successorale. Au sens technique, le mot est réservé aux personnes qui depuis la Loi du 23 juin 2006 en l'absence de conjoint survivant sont énumérées par l'article 734 du Code civil, en raison de ce que leur droit est fondé sur l'appartenance familiale. Au sens courant, ce qui est ainsi transmis est matériel (mobilier ou immobilier) ou financier. Par l’héritage, les morts transmettent aux vivants ce qu’ils ont acquis dans leur propre vie. Ainsi présenté, l’héritage ne semble pas poser problème : que des parents, à leur mort, donnent à leurs enfants leurs biens, leur argent, autrement dit que les parents continuent à s’occuper de leurs enfants d’une certaine manière après leur mort semble aller de soi. Au sens figuré, on peut également parler d’héritage pour des choses immatérielles. Transmettre des valeurs ou des croyances aux générations suivantes, c’est d’ailleurs parfois penser, à tort ou à raison, qu’on survivra en quelque sorte à sa propre mort. L’héritage