L'homme est un rat pris dans un piège

L'homme est un rat pris dans un piège. Cette phrase à l'allure simple, due sans doute à son manque d'explicité à la première lecture, révèle toute son intensité et sa cohérence dès qu'on s'y attarde avec une attention et un intérêt plus profonds. Sa difficulté première, et par ailleurs principale, réside dans le fait qu'elle traite de l'être humain en personne, ce même être qui s'attèle à la comprendre et à l'analyser. Dès lors, avec l'attitude appliquée d'un sociologue, il faut à ceux qui s'y intéressent réaliser l'effort de s'extirper, sur le plan intellectuel, de la société à laquelle ils appartiennent afin de l'analyser avec un regard objectif et critique.

La première approche n'aurait pu être envisagée par le passé. La planète terre, celle-là même que tant de poètes et philosophes nous décrivirent, avec raison, comme un havre de richesse et d'espace peut désormais être analysée sous un aspect bien moins attrayant. La conception d'une terre semblable à un piège s'est concrétisée au cours du vingt-et-unième siècle. Un piège monté par la main de l'homme et qui, comme une réponse à ses excès, se referme sur lui avec une violence peu commune. Fondue des glaces, tornades en tous genres et disparitions d'espèces ne représentent que quelques exemples d'une situation qui ne peut plus être tolérée. Un bon nombre de personnes affirme cependant que ce piège est réversible. Mais pas indéfiniment. Alors que le point de non retour approche avec imminence, le sommet qui se tient actuellement à Cancun apparaît comme un signe d'espoir que l'homme, contrairement à son homologue rongeur, peut avoir la présence d'esprit d'agir avec sagesse. Tchouang Tseu nous disait déjà que « bien que les pieds de l’homme n’occupent qu’un petit coin de la terre, c’est par tout l’espace qu’il n’occupe pas que l’homme peut marcher sur la terre immense ». Cette même terre immense dont la taille semble à présent se rétrécir à une vitesse