L'experience est elle la seule source de nos connaissances ?
Le savant travaille en équipe, c'est un citoyen de la « cité scientifique », cité qui exige tout à la fois des travailleurs de plus en plus spécialisés, et en même temps la solidarité de tous ces spécialistes qui forment ce que Bachelard nomme magnifiquement « l'union des travailleurs de la preuve ». Mais la dimension sociale de la science ne nous livre pas la clef du travail scientifique lui même. « La vérité scientifique est une prédiction, mieux une prédication ». Voilà une très belle formule, caractéristique du style dense et brillant de Bachelard. La science est prédiction car le moteur de la découverte c'est l'hypothèse, définie par Claude Bernard comme « explication anticipée et rationnelle des phénomènes », Le savant ne répond pas directement et définitivement à la question « pourquoi » par une proposition affirmative, Mais il procède par le détour d'une nouvelle question. Il demande, selon Bachelard : « Pourquoi pas ? » C'est le savant qui va au devant de la nature, qui risque une explication audacieuse, qui propose une hypothèse imprévue et qui demande à la nature : « Pourquoi pas? » La science est prédication car elle annonce la bonne nouvelle d'une explication rationnelle des phénomènes; elle invite par là disait André Lalande à l' " assimilation des esprits entre eux », tout ce qui est rationnel étant universel, susceptible d'être librement accepté par tous les esprits. La science, disait le rationaliste Albert Bayet, est ci principe d'union » : Ma preuve une fois comprise par toi devient ta preuve. La preuve marque à la fois « la règle d'or de l'intelligence et la forme la plus haute de l'altruisme » puisqu'elle implique cc le désir de s'accorder avec autrui sur les choses essentielles et le désir que cet accord ne soit pas un accord de surprise mais bien l'expression solide d'une communion réelle.
Terme créé par Comte pour désigner l'amour d'autrui par opposition à l'égoïsme.
Un autre homme, une