l'Etranger Albert Camus
Le premier tour des dernières élections a été un désastre civique et une humiliation pour le monde politique. Le taux d’abstention a dépassé les 53 %, un record absolu pour des élections régionales. Il ne s’agit en rien d’un simple mouvement d’humeur. Bien au contraire, la participation électorale ne cesse de régresser suite au sentiment de lassitude des citoyens français pour les politiques. Suite notamment a des affaire t’elle que celle de Cahuzac.
Il reste alors la voie du vote obligatoire. Elle n’a rien d’inaccessible puisqu’elle est mise en œuvre en Belgique, au Luxembourg, au Danemark, en Italie, en Australie, et en Grèce. En échange, le citoyen est supposé respecter les lois et accomplir son devoir électoral. Chacun peuvent donc avoir le droit aux garanties de la solidarité nationale (santé, retraites, revenus minimums, etc.) et à toutes les formes de sécurité et de liberté que l’État démocratique est censé garantir.
Le droit de vote et le suffrage universel ont été les conquêtes démocratiques majeures, souvent acquises au prix du sang. Dans les pays despotiques ou totalitaires, ils demeurent des objectifs héroïques pour lesquelles des citoyens prennent le risque de mort ou de l’emprisonnement (Irak, Iran, Chine, Russie etc.). Ici, elles deviennent en revanche un moyen d’expression délaissé, ignoré, notamment par la fraction la plus déshéritée de la population. Le vote ne fait plus recette, le suffrage universel redevient un suffrage censitaire, utilise par des électeurs les mieux intégrés, abandonné par les autres comme une épée sans lame.
Le vote blanc est le résulta de la lassitude de la politique de la population française. Le vote blanc consiste, pour un électeur, à glisser un bulletin vierge (ou pas de bulletin du tout) dans l’enveloppe qu’il dépose ensuite dans l’urne. En France, lors du dépouillement, les votes blancs ne sont pas distingués des votes nuls (bulletins déchirés ou annotés). Les