L'age mur
L'Age mûr illustre la dégradation de l'amour de Camille pour Rodin. Leur relation devient laborieuse lorsque le célèbre sculpteur lui annonce qu'il refuse de se séparer de Rose Beuret, sa maîtresse; et qu'il ne veut donc pas vivre avec Camille. L’idée de ce groupe de trois mûri lentement dans l’esprit de Camille. Et bien que son art parviendra à s'affranchir de l'influence de son illustre maître, Camille ne se remettra jamais de cette séparation. Ainsi, l'Age mûr témoigne du cruel abandon de Rodin.
Il y est présenté comme un homme à la fin de sa maturité, vertigineusement attiré par l'âge tandis que la jeunesse tente vainement de le retenir. Camille, elle, y est symbolisée l'implorant, le suppliant à genoux, agrippant sa main dans le but de le retenir alors qu'il se détache d'elle pour aller rejoindre son amante. Cependant, l’homme au centre reste hésitant, il paraît partagé entre l’appel de la jeune implorante et le calme et la sécurité que lui offre l’âge.
Destinée (1898)
On y retrouve les trois personnages de la première version, mais Camille a séparé la main de l’Implorante à genoux de celle du vieil homme, elle accentue la distance qui la sépare de Rodin, en créant un vide significatif. Les figures nues sont entourées de draperies volantes qui font ressortir la rapidité de la marche ; elle accentue l’inclinaison de l’homme vers l’avant, créant ainsi un mouvement vers l’extérieur qui exprime la force du temps entraînant les personnages vers leur destin inévitable. Et si dans la première version l’homme hésite à laisser la jeune fille pour aller rejoindre la vieille femme, là il n’a plus aucun doute et se laisse docilement enlever par l’ange décharné symbolisant l’Age, laissant derrière lui une Camille impuissante et horrifiée de voir son unique amour se dérober à elle. Rose Beuret apparaît alors comme une allégorie de la vieillesse triomphante car elle a enfin réussi à s’emparer définitivement de Rodin. S'ajoute aussi à