L'affaire florence cassez
I) Une affaire imbriquée dans un cul-de-sac judiciaire, politique et médiatique. A. Un système judiciaire aux nombreux disfonctionnements. L’arrestation de Florence Cassez et de son compagnon Israël Vallarta le 8 décembre 2005 près de mexico n’aurait pas créé autant une polémique s’il n’y avait pas eu la mise en scène le 9 Décembre au ranch de Vallarta retransmise sur tv Azteca et Televisa, dans laquelle on voit les supposées « victimes » de la jeune femme : bafouant ainsi la présomption d’innocence. En effet, ces images, pouvant être assimilées à une téléréalité américaine, ont choqué la communauté internationale et mis évidence une justice et aux méthodes « particulières ».Cette affaire a d’autant plus attirée l’attention sur la justice mexicaine, qu’elle a permis de mettre en évidence le traitement expéditive de cette enquête. Il n’est donc pas étonnant qu’elle comporte de nombreuses parts d’ombre avec notamment la recrudescence de témoins qui reviennent sur leur témoignage. L’exemple le plus flagrant est celui de David Orozco, témoin à charge de la jeune femme qui a admis ne l’avoir accusée que sous la torture et ne pas la connaitre. le L’intensification des enlèvements et le fait qu’ils soient devenus un véritable business au Mexique, explique également l’empressement des autorités mexicaines à boucler cette affaire. En effet, le gouvernement mexicain a déclaré 1432 personnes enlevées en 2010, soit 431 personnes de plus qu’en 2008.Cependant, ces chiffres sont à relativiser puisque 50% à 70% des enlèvements ne sont pas signalés à la police : il y’aurait ainsi 3.6 personnes enlevées au Mexique par jour. Les autorités mexicaines n’étant pas parvenues à lutter contre les enlèvements et la criminalité démesurée en elle-même, Felipe Calderon a fait de la lutte contre les narcotrafiquants et le crime en sa priorité. Pour ce faire,