H.de blzac, le père goriot, commentaire
790 mots
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Cette première pièce exhale une odeur sans nom dans la langue, et qu’il faudrait appeler l’odeur de pension. Elle sent le enfermé, le moisi, le rance ; elle donne froid, elle est humide au nez, elle pénètre les vêtements ; elle à le goût d’une salle où l’on a diné ; elle pue le service, l’office, l’hospice. Peut-être pourrait-elle se décrire si l’on inventait un procédé pour évaluer les quantités élémentaires et nauséabondes qu’y jettent les atmosphères catarrhales et sui generis de chaque pensionnaire, jeune ou vieux. Eh bien ! Malgré ces plates horreurs, si vous le compariez à la salle à manger, qui lui est contiguë, vous trouverez ce salon élégant et parfumé comme doit l’être un boudoir. Cette salle entièrement boisée, fut jadis peinte en une couleur indistincte aujourd’hui, qui forme un fond sur lequel la crasse a imprimé ses couches de manière à y dessiner des figures bizarres. Elle est plaquée de buffets gluants, sur lesquels sont des carafes échancrées, ternies, des ronds de moiré métallique, des piles d’assiettes en porcelaine épaisse, à bords bleu, fabriquées à Tournay[…]. Enfin, là règne la misère économe, concentrée, râpée. Honoré de Balzac, Le père Goriot (1835)
Sujet : Dîtes en quoi ce texte obéit aux principes de l’esthétique réaliste et naturaliste. Vous prêterez une attention particulière à l’impression qui s’en dégage sans omettre les autres caractéristiques réalistes.
Pour nous faire la présentation de cette pièce, Balzac a utilisé un ton neutre ; les expressions sont à la forme passive ou impersonnelle : « cette salle fut jadis… », « elle est flanquée de buffets.. »
Cette description est réaliste : il n’y a pas d’idéalisation de la réalité : « misère sans poésie… ». Balzac fait ici référence au romantisme qu’il critique.
Il y a un aspect quasi-scientifique avec cette phrase : »peut-être pourrait-elle se décrire…procédé…évaluer…quantités….vieux »
La description