C'est pas moi, je le jure!
Léon Doré est le héros de ce roman. C'est un garçon de dix ans de la Montérégie dont les parents viennent de se séparer. Cet avènement semble être la goutte d'eau qui le fait basculer dans un monde parallèle. Son comportement se transforme du jour au lendemain, d'autant plus que la séparation de ses parents survient pendant les vacances scolaires. Léon a donc tout le temps voulu pour exprimer sa frustration en commettant des actes répréhensibles, tels le vandalisme et le vol. Avec une petite camarade d'origine espagnole, battue par son oncle, il organise un coup fumeux qui oblige le père à s'en remettre aux experts pour aider son fils.
En somme, le héros, devenu adulte, parcourt les dédales du monde intérieur qui était le sien à l'été de 1968. En se glissant le plus possible dans la peau de ses dix ans, il illustre le comportement pathologique conséquent à ses blessures. La difficulté de se voir apprécié par autrui s'est dégénérée en une délinquance, à laquelle les enfants, même dit normaux, s'adonnent parfois bien inconsciemment. Le narrateur révèle cet univers qui, à cause de sa démence, baigne dans une atmosphère presque fantastique. Derrière la maladie du jeune Léon se profile quand même le monde merveilleux de l'enfance que l'auteur exploite en rapportant ses faits et gestes qui sont parfois d'une drôlerie irrésistible.
Ce sujet délicat est rarement abordé dans la littérature. Bruno Hébert réussit l'exploit de le traiter avec brio sans porter d'accusation. On sort de cette lecture plus au fait de ce que peuvent vivre les enfants. C'est d'autant plus