« A la lumière d'andromaque, politique et sentiments sont-ils compatibles ? »
Commençons donc tout d'abord, comme dit précédemment, par la compatibilité entre politique et sentiments personnels. A l'origine, le choix du politicien est dicté par ses convictions personnelles incluant ses sentiments. C'est cela qui peut lui conférer un certain charisme : un homme empreint de hargne et de dévouement pour l'accomplissement des idées de son parti est plus convaincant aux yeux de la majorité des gens qu'un homme loyal mais effacé. Cependant, cet homme doit être capable de canaliser ces sentiments afin de ne pas se laisser submerger. L'exemple de Silvio Berlusconi est édifiant : dans la nuit du 27 au 28 mai 2010, le Président du Conseil des ministres italien aurait abusé de sa fonction de chef de gouvernement en demandant à la police de Milan de libérer Ruby, une jeune marocaine à l'époque mineure avec qui il aurait eu des rapports sexuels. La difficulté pour ce célèbre politicien à dissocier la politique des sentiments est assez claire. Cela l'est moins de le cas juridique suivant qui fit couler beaucoup d'encre : le 14 octobre 1996, la Cour de cassation dessaisissait le juge d'instruction Jean-Marc Connerotte, responsable de la libération de Sabine et Lætitia dans l'« affaire Dutroux ». Elle reproche au magistrat d'avoir assisté à un souper-spaghetti en l'honneur des deux jeunes victimes de