En 1771, la comédie ballet Zémire et Azor de Marmontel et Grétry est représentée à Paris. La pièce reprend le mythe de la belle et la Bête qui a déjà été exploité par plusieurs auteurs au courant du XVIIIe siècle. Cette multiplication des versions et des adaptations, qu’elles soient cinématographiques ou théâtrales, édifie le conte de la Belle et la Bête au rang de conte « populaire », appartenant au patrimoine mondiale. En effet, on connait des centaines de versions dans des dizaines de pays. Dans un premier temps, nous allons distinguer la source commune aux différentes adaptations. Puis nous allons distinguer les différences des réécritures.

Dans un premiers temps, nous pouvons mettre en relation l’histoire de la Belle et la Bête avec le mythe de Psyché et d’Amour, apparaissant dans Les Métamorphoses d’Apulée.
Le conte date du II e siècle met en scène l’histoire d’amour des « époux monstrueux » : Psyché et Amour. Psyché, dont la beauté est si extraordinaire, est la troisième fille d’un roi et d’une reine. Croyant qu’elle est l’incarnation de Vénus, nul n’ose prétendre à sa main. Vénus, jalouse de la jeune fille, désire se venger et convoque son fils, le dieu amour, pour lui demander d’inspirer à la jeune fille une passion déshonorante pour un homme disgracié, aussi laid qu’on le voudra. Cependant, Amour s’éprend de la belle Psyché et souhaite avoir une aventure avec elle. Suite à une réponse mystérieuse d’un oracle, le père inquiet du manque de prétendant de sa fille, décide de la conduire sur le sommet d’une montagne où un monstre viendra la dévorer. Or, le dieu Zéphire l’enlève. Sans le savoir Psyché est alors conduite au palais de l’Amour. Une vie extraordinaire commence alors pour elle : seule, dans la demeure, des serviteurs invisibles exécutent ses moindres volontés. Chaque soir, elle reçoit la visite de son amant invisible. Néanmoins, elle ne doit révéler à personne le secret de ses nuits et chercher à voir le visage de son amant. Sous