Les économistes semblent avoir découvert, depuis quelque temps, l'existence de l'asymétrie d'information, phénomène qui expliquerait bien des "imperfections" de ce bas monde. C'est pourtant là un phénomène fort ancien, propre aux relations marchandes puisqu'il désigne un fait évident: dans un échange, une des parties (généralement le vendeur) connaît mieux que l'autre le bien ou le service qui fait l'objet de la transaction. L'asymétrie d'information est particulièrement importante dans le cas des biens usagés, des contrats de travail, d'assurance ou de location, des emprunts auprès d'un organisme financier. Depuis longtemps, employeurs, assureurs, propriétaires de logements et banquiers cherchent à réduire cette "asymétrie", en instaurant des périodes d'essai et des systèmes de contrôle, en procédant à des enquêtes, en demandant des cautions, des garanties ou des attestations de tout ordre. Des expressions telles que l’anti-sélection (fait référence au fait que ceux qui savent qu'ils courent des risques plus élevés que la moyenne ont tendance à s'assurer plus que les autres) ou l'aléa moral ( souligne la tendance à être moins prudent lorsqu'on est assuré)ont été inventées par les compagnies d'assurance pour désigner des problèmes qui résultent de l'existence d'asymétries d'information.
Les économistes se sont emparés de ces problèmes, et ont cherché à les mettre sous forme mathématique. Tout cela pour arriver à la conclusion que s'il y a asymétrie d'information, l'issue est généralement non efficace, les deux parties pouvant faire mieux en l'absence d'une telle asymétrie. Ce que l'on sait depuis longtemps. La recherche de procédures d'incitation en vue de rétablir l'efficacité donne aussi l'occasion à certains d'exercer leurs talents en mathématiques. Dans les faits, employeurs, assureurs et banquiers ont résolu, ou cherchent à résoudre tant bien que mal, le problème, sans prendre au sérieux les spéculations des microéconomistes sur les calculs subtils que