Vincent
La pierre peut aller plus loin que la pierre
L’eau aussi transmue son origine alors le verre n’est qu’une épure au travers de laquelle, on peut voir l’air.
Plus petite présence que je connaisse
Plus petite que l’idéale en soi
Proche de l’en soi
Elle est la maison attendue
Lentement, elle s’use
Et dort dans sa masse
Aux carrefours
Elle signe le sol
Qu’elle consolide
Plus lourde que moi
Elle me console par sa fermeté, sa carnation concrète.
C’est un monument de tendresse, mais si dur
Qui s’ignore, une possession non possédée
Belle toute seule et vivace
Au fond des mers en haut des cimes
C’est un défit d’exigence, une résonnance de silicate.
Nos empreintes sont minimes et pourtant se voient :
STEIN STEIN STEIN STEIN
EINST EINST EINST EINST
Stein , aus dem ich dich schnitzt
Ich dich nichts
Dans son inertie d’oeuvre, elle vole l’immatérielle présence des abîmes.
Elle est le percuteur d’où j’aillit l’étincelle, la planète en orbite autour
Tu es le corps des corps que je contemple sans fin
Personne ne sait, pierre pauvre d’humilité, ce que tu m’enseignes.
Tu es l’éducation des ignorants, une oeuvre de sommeil faite dans l’éveil.
Tu reflues sur la lune
Je te soulève maintenant comme une feuille
Corps silencieux et victorieux dans tes rayons
Steingrau me rappelant la brise
Qui me relie au potentiel d’absence par d’invisibles soupirs
Nous serons de lumière
Mon étrangère matière
Sous un nuage qui change
D’or sourd de vert clair de blanc bleuté
De gris changeant d’une fontaine.
Mes paumes se pénètrent du baume des lois
La lumière indestructible s’exaspérant sur ses faces retrouve mon immensité inhumaine et translucide.
PIERRE PIERRE PIERRE