vgvhlhbnlj
Le patronnat français, de conivence avec l’administration coloniale, est determinée à briser cette grève, les premiers par necessité économique, et les seconds par principe. Ils utilisent d’abord la force, puis changent de stratégie et optent pour des moyens plus retors: coupure d’eau dans la ville, suspension des salaires, c’est à dire coupure des vivres; avec leaders syndicalistes, ils alterneront la carotte (billets de banque) et le bâton (menaces de mort).
Mais ceux qui s’appellent eux-mêmes “Banty mam yall” -Les bouts de bois de Dieu- plient sans rompre, à Bamako, à Thiès, et à Dakar. Sembène Ousmane se propose donc de conter cette résistance qui très vite devient épique, tragique. Il raconte les forces qui lentement s’épuisent, le moral qui hausse et qui baisse, le bloc qui menace de s’éffriter devant l’épreuve; il raconte les mille petits drames occultés par le drame, le courage et la lâcheté, l’égoïsme et la générosité, l’amour qui sans écho se transforme en haine. Il montre l’homme qui douloureusement affamé devient animal; la femme qui piétinne sa vertu pour nourrir ses enfants; il montre comment les valeurs cardinales de la société deviennent impuissantes, inopérantes, et caduques lorsque le quotidien devient inhumainement difficile, et comment ces mêmes valeurs, paradoxalement, restent le refuge et le bouclier de cette même société devant l’adversité, devant le siège.
Les grèves à