Acte 3 scène 13
De Guiche, qui entre, masqué, tâtonnant dans la nuit
Qu’est ce que ce maudit capucin peut bien faire ?
Trouvant la porte
Oui, c’est là, J’y vois mal. Ce masque m’importune.
Cyrano après avoir sauté, change de voix,
Se déguise en clochard et se place entre la porte et De Guiche.
Bonsoir monsieur que faites-vous dehors si tard ?
De Guiche
Otez-vous de là, je voudrais passer, clochard !
Cyrano ne le laisse pas passer
Laisse moi passer je vais voir celle que j’aime,
C’est mon grand amour et mon véritable gemme.
Cyrano
Si je peux te donner un conseil mon ami,
Utilise les mots pour créer l’alchimie.
De Guiche, essayant de passer
A vos mots poétiques, j’oppose le courage
Cyrano
Seuls les mots peuvent traverser un tel barrage
Seuls les mots peuvent atteindre le cœur rêvé
Seuls les mots peuvent ton infini amour prouver
De guiche, se prenant au jeu
L’être aimé n’en autre, qu’une forteresse
Qui ne se conquiert qu’avec courage et adresse,
Une cible tellement difficile à atteindre,
Que les mots d’un simple ne pourraient pas éteindre
Cyrano
Conquête peut être, mais les armes différent
Pauvre inculte, puceau, jeune impubère
Combien de temps et d’expérience te faut-il
Pour comprendre une stratégie si subtile ?
De guiche
Evidemment tu te méprends vieil imbécile
Une femme veut avant tout un être viril
La sécurité, une rare qualité,
Qui vaut tellement plus que tes banalités !
Cyrano
Rêves et rires révéleront bien mieux ton drame
Pour que la princesse baisse enfin les armes.
Un sourire, un compliment, une attention
Ferait fondre son cœur avec grande émotion
Tu n’es qu’un petit élève sans grand esprit
Pour croire femme insensible à la philosophie
De Guiche
Cette fanfaronnade dont vous me parlez
Peut un moment un moment seulement un cœur
Nous les combattants seront toujours préférés
A vous, pauvres poètes à jamais distancés
Cyrano
Bourrique ! Avec des idées si puériles
Tu ne peux te vanter que de conquêtes