Verité, convictions et mensonges
« Les convictions sont des ennemis de la vérité, plus dangereux que les mensonges »
Commentez cette affirmation de Friedrich Nietzsche.
La vérité exerce la rigueur intellectuelle par la soumission de soi aux faits et par le courage d’appréhender les faits tels qu’ils sont et pas comme on voudrait qu’ils soient. Ceci demande de fournir un effort pour approcher la vérité. Nietzsche substitue à la traditionnelle recherche du vrai, celle du sens qui commande de cultiver le doute et l’esprit critique. Ce qui lui fait dire que « les convictions sont les ennemis de la vérité, plus dangereux que les mensonges ».
La vérité qui n’a qu’une couleur est dangereuse car reposant sur des certitudes qui n’admettent pas le doute elle ne peut accepter la tolérance pour des opinions et des croyances différentes. Pascal face à la subjectivité de la vérité, estime que « vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà ». Le temps use l’erreur et polit la vérité. Elle ne vaut qu’un temps et n’a pas valeur universelle. Qui plus est, elle rencontre des obstacles et dérange. Aussi mieux vaut un mensonge qui fait du bien qu’une vérité qui fait du mal. Le mensonge trompe un temps et pas toujours pour une mauvaise cause, alors qu’une vérité intangible est « aux oreilles ce que la fumée est aux yeux et le vinaigre aux dents ». Un beau mensonge aide là où des convictions tuent.
À la vérité incontestable, laquelle repose sur un fait palpable, s’en ajoute une autre relative et instable qui nous soumet à des critères d’intelligibilité. Celle-ci est inséparable de la réflexion, du doute et de la subjectivité. Parce qu’il arrive qu’elle heurte les passions, déçoive les illusions et bouleverse les habitudes, nous sommes parfois tentés de préférer à une vérité gênante, l’illusion et le mensonge.
*
* *
La vérité est un principe