Une vie
ChapitreIISensible et romanesque, elle désire ardemment connaître le bonheur et a tout pour être heureuse : éducation, fortune et beauté. Elle goûte pendant quelque temps une félicité sans mesure, et, toujours assurée de l'indulgente affection de sa famille et portant à son père une tendresse particulière, elle jouit pleinement de leur présence.
ChapitresIIIetIVBientôt, cependant, elle ébauche une idylle avec un des voisins, le vicomte Julien de Lamare. Orphelin depuis peu, il s'est retiré à la campagne et se propose de restaurer sa fortune qu'ont mise à mal les prodigalités de son père. Bien que sincèrement touché par la grâce de Jeanne, il n'en fait pas moins ses calculs. La jeune fille ne soupçonne rien, et voit arriver le jour de son mariage comme un beau songe. Moins de quatre mois plus tard, ils se marient, ce qui devait lui garantir le bonheur pour toute sa vie. Mais la nuit de noces n’est que déception pour elle.
ChapitreVCependant, au cours de leur lune de miel en Corse, elle connaît, grâce à une excursion dans le val d’Ota, l'enchantement et fugitivement l’amour, éprouvant une première et dernière jouissance.
ChapitreVIAprès le retour aux Peuples, la vie devient triste. Ils dorment séparément et Jeanne se rend compte que Julien est un homme rustre, intéressé et incapable de sentiments profonds.
ChapitreVIIL’ennui est rompu par l’accouchement inattendu de Rosalie, qui fut sa sœur de lait, qui est maintenant sa femme de chambre et qu’elle trouve, une nuit, dans le lit de Julien : il a commencé des relations avec elle à l'époque même des fiançailles, et l’enfant est de lui. Jeanne s’enfuit, s’évanouit, puis, après une brève convalescence, apprend