TURQUIE
En comparaison de ses voisins orientaux, la Turquie suit un tout autre chemin. Avec une croissance relativement forte, un régime politique stable et une diplomatie tournée vers l’Europe, elle s’illustre du bassin méditerranéen de par son aplomb et son équilibre. Pourtant, de récents événements ont montré que le régime de l’actuel chef du gouvernement turc, Recep Tayyip Erdogan, avait des penchants autoritaires. En effet, un lycéen turc de 16 ans a été arrêté et inculpé d'« insulte au président » la semaine dernière. Plus anciennement, les manifestations du parc Gezi, au printemps-été 2013, ont illustré le fossé qui s’est creusé entre la jeunesse et la classe politique. Toutefois, Erdogan a bien remporté les élections présidentielles en août dernier, dès le premier tour et avec 52% des voix. Il reste donc très populaire dans un pays qu'il a débarrassé de la tutelle de l'armée et dont la majorité religieuse et conservatrice a profité de la forte croissance économique sous son règne.
Voici un éclairage sur la Turquie d’aujourd’hui, ses enjeux diplomatiques, politiques et sociaux auxquels elle doit faire face.
Sa diplomatie…
Rupture avec l’Egypte… La Turquie, suite aux printemps arabes, s’est retrouvée isolée du Moyen-Orient d’un point de vue diplomatique. Alors que la région du bassin Méditerranéen était à feu et à sang, elle affichait une croissance robuste, une évidente sécurité politique et une amélioration des conditions de vie de sa population. La doctrine dite du « zéro problème avec nos voisins » constitue aujourd’hui le point cardinal des relations stratégiques de la Turquie. Après s’être rapprochée de l’Egypte, elle lui est désormais hostile suite à la destitution de Morsi par l’armée, en juillet 2013, qu’elle a qualifié de « coup d’état » . En effet, Morsi appartenait au parti des Frères Musulmans, un parti islamiste modéré tout comme l’actuel parti turc au pouvoir, l’AKP. La Turquie y voyait une chance historique de renforcer et