Tout maîtriser
Charles PÉPIN, professeur de philosophie et écrivain de romans portant sur la sagesse, répond aux questions posées par les lecteurs de « Philosophie magazine ». Dans la revue datant de septembre 2012 sur l'apprentissage de nos jours par rapport à avant pour cause d'internet, l'auteur répond à la question : Faut-il vouloir tout maîtriser ? Maîtriser, c'est dominer une passion, un sentiment, un réflexe... Cette volonté de « tout maîtriser » est associé à l'instinct de peur. Dans cet article, Charles Pépin nous montre que l'Homme a toujours progressé avec une maîtrise de sa vie qui ne faisait qu'évoluer : sur le corps, les maladies, la durée de vie... Ce professeur de philosophie nous présente, avec l'exemple du joueur de tennis Robert Federer qui aurait lâché un revers prodigieux et non maîtrisé, que la maîtrise et l'« immaîtrise » se rejoigne dans un certain sens : Certaines « immaîtrises » pourraient-elles être possibles si la personne qui les commets ne serait pas dotée d'une grande maîtrise d'elle-même ? Cependant, l' « immaîtrise » énerve surtout les Occidentaux : ne pas contrôler les catastrophes naturelles, ne pas pouvoir guérir de certaines maladies,... Il existe également une non-maîtrise positive, comme nos sentiments qui viennent selon nos actions et qu'on ne peut contrôler. L'avis de l'auteur est très défini : pour lui, vouloir tout maîtriser, c'est « interdire l'intuition, la spontanéité, la vision, autant d'états de pleine présence au monde relevant moins de la maîtrise que d'une sorte d'« immaîtrise » salutaire. ». Sa réponse se laisse deviner : «Faut-il vouloir tout maîtriser ? Il suffit d'avoir eu, une seule fois, une émotion musicale, il suffit d'avoir aimé une fois et la question ne se pose plus. ». Pour ma part, je suis plutôt de l'avis de l'auteur. À quoi bon vouloir tout maîtriser ? D'éprouver des sentiments à l'improviste, et non pas pour choisir ce que nous voulons ressentir ? Bien